Les accidents du travail enregistrés par la CNAS ces dernières années révèlent qu'une proportion de plus de 11% sont liés à des activités de manutention dans les différents secteurs d'activité, alors que pour la seule année 2015 pas moins de 160 cas de ces accidents ont été enregistrés à la CNAS de Constantine.

C'est ce qu'indiquait jeudi dernier le médecin du travail, Mme Slimani, dans son intervention sur les risques de la manutention qui constituent un réel problème au sein des entreprises et qui ont fait l'objet de communications de spécialistes au siège de la CNAS et ce, en clôture du séminaire de trois jours organisé par celle-ci sur la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Selon la conférencière, les 160 accidents enregistrés par la CNAS locale ont tous entraîné des blessures graves et souvent handicapantes dont la prise en charge financière est faramineuse, sans donner cependant d'estimation en la matière. Elle expliquera que ces accidents ont été causés par des chutes de charges, des heurts, des coincements etc., soulignant que le non respect des règles de sécurité et plus généralement l'absence d'une culture de bonnes pratiques en matière de gestes et de postures à prendre lors de l'exécution des tâches par les victimes en sont les causes et que les dirigeants et gestionnaires dédaignent encore prendre en considération. Aussi, les accidents dus à la manutention peuvent-ils, à terme, provoquer des affections lourdes comme les hernies discales, lombalgies chroniques, troubles musculo-squelettiques, dont les conséquences économiques et sociales justifient pourtant largement les mesures de prévention, dira-t-elle. Sachant, par ailleurs, que les enquêtes faites après les déclarations des accidents par les services de prévention de la CNAS ont montré par exemple que les troubles musculo-quelettiques (TMS) sont souvent la conséquence de faux mouvements lors des déplacements de charges ou de postes mal adaptés aux tâches à réaliser notamment, noteront d'autres intervenants. Notre interlocutrice ajoute que ces enquêtes montrent encore que ces accidents peuvent être évités pour peu que les risques soient décelés et que les moyens préventifs adaptés aux conditions de travail. Malheureusement, l'arsenal de prévention en entreprise continue à être ignoré par la plupart de celles-ci qui voient cet arsenal surtout en terme de coût et de dépenses supplémentaires. Ignorant également d'y voir, en fait, l'essentiel, à savoir que l'amélioration des conditions de travail et de sécurité peut être considérée aussi comme un investissement qui peut réduire le manque à gagner de l'entreprise par effet de diminution sensible des accidents et par conséquent des congés de maladie.