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Ils avaient passé des commandes au dernier salon «AutoWest»: Des clients revendiquentla livraison de leurs véhicules

par Sofiane M.

Le rêve de centaines de clients qui avaient passé des commandes, durant le dernier salon de l'automobile de l'Ouest ?Autowest', qui s'est déroulé au Palais des Expositions du CCO, au début décembre 2015, d'avoir une voiture, flambant neuve, s'est, rapidement, transformé en cauchemar. Cinq mois après avoir passé leurs commandes et versé l'intégralité du prix des voitures, ces malheureux clients attendent, toujours, la livraison de leurs voitures. Et pourtant la réglementation stipule que le véhicule doit être livré, sauf cas de force majeure, 7 jours après le versement de la totalité du prix de la commande. Ces victimes collatérales du durcissement du Commerce extérieur par les pouvoirs publics avaient cru faire une bonne affaire, en passant leurs commandes durant le salon ?AutoWest', mais 5 mois après ils crient à l'arnaque.

Le témoignage le plus poignant sur le calvaire des malheureux clients est celui de cette enseignante, à Oran, qui a passé une commande, le 9 décembre 2015, pour une Clio 4, auprès du concessionnaire Renault. Cette femme qui souffre de problèmes cardiaques avait besoin d'une voiture pour les évacuations d'urgence à l'hôpital. «J'ai passé ma commande le 9 décembre 2015 et le lendemain j'ai payé, rubis sur ongle, la totalité du prix exigé. J'ai même obtenu le numéro de châssis de ma voiture. J'ai passé ces cinq derniers mois à faire le va-et-vient entre ma maison et le show-room du concessionnaire, mais en vain. Je suis cardiaque et j'ai besoin de cette voiture pour mes déplacements et les évacuations nocturnes vers l'hôpital. Souvent, j'ai recours aux voisins pour me rendre, à une heure tardive, dans un établissement hospitalier. Je veux voir ma voiture avant que mon cœur fragile lâche», témoigne cette enseignante.

Et d'enchaîner: «les dernières déclarations du ministre du Commerce qui s'est engagé, en avril dernier, à lever tous les blocages m'avaient, un petit peu, donné un brin d'espoir. Cependant un mois après je constate, avec amertume, que rien n'a été fait pour la livraison de nos voitures». Le cas de cette femme n'est pas une exception. Des centaines de clients vivent le même calvaire et certains attendent plus de six mois la livraison de leurs véhicules. Ils seraient ainsi 400 clients dans l'expectative, chez un seul concessionnaire, d'une marque française, à Oran, confie une source bien informée. Nombreux ont vendu leurs voitures pour s'acquitter du prix de la commande. Ils se trouvent, ainsi, sans véhicule depuis 5 mois, alors que d'autres ont sacrifié toutes leurs économies pour se retrouver sur la paille sans argent ni voiture.

«Il y a certains clients qui travaillent dans les périphéries ont perdu leur boulot en raison de ce retard dans la livraison des véhicules», affirme cette dame. Dans les show-rooms des concessionnaires à Oran, les jeunes commerciaux sont harcelés, à longueur de journée par des clients, en colère. La tension est palpable sur tous les visages. Des clients en colère débarquent, régulièrement, avec un huissier de justice pour exiger la livraison immédiate de leurs véhicules. Certains clients, désespérés dans des accès de colère, n'hésitent plus à invectiver les jeunes commerciaux qui sont devenus, à leur corps défendant, des souffre douleurs des clients lésés. Cet état de fait ne concerne pas, uniquement, les concessionnaires des marques françaises, mais d'autres concessionnaires de marques allemandes et asiatiques dénoncent des retards de plusieurs mois. Du côté des concessionnaires, c'est la même réponse : «les retards sont, essentiellement, causés par les mesures restrictives prises par le gouvernement pour juguler la hausse de la facture des importations des voitures neuves». Un commercial que nous avons questionné confie que les véhicules sont bloqués, depuis plusieurs mois, dans les ports.