L'Algérie
est «l'invité d'honneur» du plus grand salon mondial consacré à l'économie
numérique, le management et le marketing digitaux. But : démontrer la volonté
du pays de se moderniser et attirer les investisseurs étrangers.
Pour
une première, c'en est une. L'Algérie est l'invité d'honneur du plus grand
salon de l'économie digitale et du management de pointe, l'ITC Spring Europe, qui se tient au Luxembourg le 10 et 11 mai.
C'est une première parce que cet événement rassemble plus de 6.000 décideurs et
leaders appartenant aux groupes mondiaux de la finance, du marketing, du web,
des start-up innovantes, des investisseurs etc. venus de 72 pays pionniers et
leaders dans ces domaines de technologies modernes et du monde du numérique de
façon générale. C'est le FCE algérien (Forum des entreprises) qui aura à
présenter, par la voix de son président, Ali Haddad, le «plan» algérien de
modernisation de l'économie nationale et de prospecter les opportunités de
joint-ventures, de partenariat et d'investissement tant en Algérie pour les
étrangers qu'à l'étranger pour les capitaines d'industrie algériens. Par
ailleurs, le ministre algérien de l'Industrie, Abdesselem
Bouchouareb, en visite ces jours-ci en
Grande-Bretagne, est attendu au salon pour une intervention et un exposé sur
les offres et attentes de l'Algérie. D'autres entreprises nationales seront
présentes et même des associations de partenariats telle le club Aïn El Kheir qui promeut le
partenariat entre Belges et Algériens et qui a, malgré son jeune âge (un an),
ouvert de potentielles voies pour impulser un vrai partenariat belgo-algérien.
Question légitime : que peut offrir l'Algérie au monde de l'innovation dans le
numérique et du management de pointe ? Sans aucun doute, notre pays devra
convaincre d'abord sur l'irréversibilité des réformes à tous les niveaux,
ensuite sur sa capacité à garantir la durabilité des éventuels partenariats
signés. Autant dire épouser les standards mondiaux des économies avancées. Et
ce n'est pas tant une question de disponibilités financières du pays qui rendra
notre pays attractif pour les investisseurs étrangers et les technologies
innovatrices. C'est beaucoup plus complexe que cela. Et pour tout dire, ce sont
les indicateurs de stabilité politique, de transparence dans la gestion du pays,
de liberté d'entreprendre, de respect des règles d'arbitrage en cas de conflit
commercial etc. qui poussent les investisseurs et entreprises de pointe à
s'impliquer dans le partenariat et le co-développement.
Un pays comme l'Ile Maurice, sans grande ressources propres, attire plus
d'investisseurs que le Rwanda ou même le Congo qui disposent d'énormes
ressources minières rares. Notre pays a un besoin urgent de moderniser tous les
segments de son économie : banques, administration, écoles et universités,
justice etc. Un vrai screening national pour recenser les compétences
nationales et les impliquer dans la responsabilité dans tous les secteurs de la
vie économique est d'une évidente urgence. Comment «trainer» encore alors que
la digitalisation des ressources humaines ou le e-commerce gèrent les économies
développées et inondent le marché mondial en ces temps de mondialisation tous
azimuts. C'est donc à cette lourde mission qu'est attendu M. Ali Haddad qui
teindra sa conférence le 10 mai à 14 h 00 dans la grande salle des conférences
qui rassemblera la «crème» des leaders de la technologie numérique, des
managers de la finance, des réseaux sociaux et des hauts responsables de firmes
multinationales. Il adressera par ailleurs, selon le communiqué du FCE, un
appel à la diaspora algérienne à l'étranger pour la mobiliser dans l'avenir du
pays. Du coup, la place des médias dans un tel événement au-delà qu'il les
concerne en tant qu'entreprise, est capitale pour le marketing et la promotion
de l'Algérie. Espérons aussi que Haddad et Bouchouareb
donneront, une fois de retour au pays, les échos et le bilan de leur mission
dans cet important événement international.