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Produits pétroliers: Une production de 45 millions de tonnes par an à l'horizon 2024

par R. N.

Le ministre de l'Energie, Salah Khebri a indiqué jeudi, lors d'une séance plénière de l'APN, que la production de l'Algérie en produits pétroliers atteindra le 45 millions de tonnes par an à l'horizon 2024.

Ce niveau de production sera atteint à la faveur de l'entrée en service des raffineries de Hassi Messaoud, Tiaret et Biskra, a expliqué le ministre qui répondait à une question d'un député FLN. M. Khebri a précisé que la production annuelle de l'Algérie en produits pétroliers (essence, gasoil et autres) est passée de 24 à 30 millions de tonnes avec la réhabilitation des raffineries de Skikda, Alger et Arzew, ce qui a permis de réduire le volume des importations de ces produits.

Selon le ministre, les capacités de production de l'Algérie devront continuer leur tendance haussière pour atteindre les 45 millions de tonnes avec l'entrée en service des unités de Hassi Messaoud et de Tiaret en 2020 et celle de Biskra en 2024, ce qui permettra d'augmenter la production annuelle de 15 millions de tonnes. Ce volume de production permettra également de couvrir le marché local et de répondre à la demande des marchés étrangers.

M. Khebri a rappelé également le programme de réalisation de nouveaux centres de stockage dont trois à proximité des raffineries de Hassi Messaoud, Biskra et Tiaret. Ces investissements permettront ainsi d'augmenter les capacités de stockage de 700.000 m3 à 2 millions de m3 en 2022, pour optimiser la durée de stockage de 12 jours à 30 jours.

Hausse de la consommation nationale de carburants

M. Khebri a relevé que la consommation nationale en carburant a augmenté de 6,6% durant la période allant de 2010 à 2015. Cette hausse est due notamment à l'augmentation du parc automobile (6 millions de véhicules), ce qui a poussé les autorités à recourir à l'importation pour répondre à la demande croissante. Les importations de l'Algérie en carburant (essence et gasoil) sont estimés à 3,3 millions de tonnes (1,9 millions dollars).

Pour remédier à la situation, le gouvernement a pris des mesures visant la rationalisation de la consommation en augmentant les prix du carburant, l'encouragement à l'utilisation du gaz de pétrole liquéfié (GPL) tout en pensant à la généralisation du gaz naturel comprimé (GNC) comme carburant pour les transports en commun (autobus) dans les grandes villes. L'Algérie occupe la 3e place au plan mondial pour ce qui est du recul du prix du carburant (essence et gasoil) après le Koweït et l'Arabie saoudite et la 1ère place pour le gaz de pétrole liquéfié (GPL), a précisé le ministre.

Le prix du baril de pétrole destiné au raffinage dans les usines algériennes a atteint 12 dollars, selon M. Khebri.

Sur un autre sujet, en réponse à une question d'un autre député FLN relative aux coupures en janvier dernier des approvisionnements des régions du nord de la wilaya de Sétif (Guenzet, Beni Ouartilane et Bouandas) en gaz naturel, M. Khebri a évoqué des « raisons techniques ». « Cela est dû à une chute de la pression du gazoduc de ces régions causée par l'augmentation de la consommation, au fait que ces régions sont situées à la limite du réseau et au retard de la réception du 2e gazoduc reliant M'Sila à Bordj Bou-Arréridj visant à renforcer les capacités d'approvisionnement », a-t-il expliqué.

Pour remédier à cette situation, les services du ministère de l'Energie ont augmenté la pression du réseau et élaboré un plan d'urgence pour approvisionner les régions concernées en gaz butane, ce qui a permis de prendre en charge la situation en l'espace de cinq jours, a précisé M. Khebri.

Le ministre a déploré les retards accusés concernant plusieurs projets d'approvisionnement des régions éloignées en gaz naturel, dus à l'opposition des propriétaires des terres, appelant les autorités de wilayas des régions concernées à « assumer leurs responsabilités, à travers l'application des mesures d'indemnisation de la propriété et le recours à l'autorité de la loi si nécessaire ». « Il est inacceptable que certains citoyens bénéficient d'un raccordement au réseaux du gaz et de l'électricité et privent d'autres citoyens d'en bénéficier, en s'opposant au passage des lignes d'approvisionnement par leurs propriétés », estime le ministre.