En effet, les exploitants des nombreux périmètres agricoles de la
région, les maraîchers notamment, remuent ciel et terre à la recherche
d'ouvriers agricoles, mais en vain.
C'est le cas des producteurs de pomme de terre, tout autour du
barrage de Dahmouni, qui n'arrivent
pas à mettre le grappin sur le moindre ouvrier agricole. « Nous proposons
jusqu'à 2000 DA/jour pour la cueillette de la pomme de terre et de l'oignon
mais sans résultat à ce jour », se plaint un producteur venu de Ghriss dans la wilaya de Mascara pour exploiter 10 hectares
de pomme de terre. Mais si la production de la pomme de terre de saison est
jugée très satisfaisante, jusqu'à dix dinars le kilogramme au prix de gros, les
producteurs se plaignent cependant de moult difficultés comme la cherté de
l'eau puisée du barrage. A raison de deux (02) millions pour chaque hectare, le
prix du précieux liquide est jugée trop cher par les agriculteurs qui n'ont pas
le droit de forer des puits. Certains agriculteurs venus d'autres wilayas du
pays louent jusqu'à dix millions l'hectare aux propriétaires des parcelles de
terre, « sans compter le droit de passage des canalisations d'eau que nous
payons aussi rubis sur l'ongle un million de cts pour chaque hectare », nous
confie, la voix cassée, Benaouda, un fellah venu
d'Aflou pour travailler la terre dans les vastes plaines du Sersou.
« Ceci sans parler de la chambre de l'agriculture qui refuse de nous délivrer
la carte d'agriculteur au motif que nous ne disposons de documents nécessaires
pour justifier de notre profession de fellah», renchérit Abed qui exploite des
cultures d'oignons sur la rive sud du barrage Dahmouni.
Malgré des coûts prohibitifs liés à la location des terres, l'acquisition des
intrants (semences, engrais, main-d'œuvre etc.) les producteurs de pomme de
terre et d'oignon, établis dans les grandes parcelles de l'est de Tiaret,
promettent d'inonder le marché à des prix défiant toute concurrence avant le
mois de ramadhan, prévu la première semaine de juin.