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Réalisation d'un Centre anticancéreux au CHU: Un chantier qui s'éternise

par Abdelkrim Zerzouri

Il a vu passer plusieurs directeurs généraux du CHU Constantine et plusieurs ministres de la Santé, et il fait toujours du surplace. La réalisation d'un Centre anticancéreux, dont la construction dans l'enceinte du Centre hospitalo-universitaire Docteur Benbadis a été lancée en 2008, se trouve, 7 ans plus tard, toujours en état de chantier. «Le projet sera réceptionné avant la fin de l'année 2012», assurait l'ex-directeur de la santé, il y a déjà 3 ans de cela, mais le temps lui a apporté un démenti cinglant, car cette novelle infrastructure n'a pas encore vu le jour en 2015. Cette nouvelle infrastructure devait permettre «une bien meilleure prise en charge des malades atteints d'un cancer» ; hélas, les patients dont le nombre augmente d'année en année, sont restés durant tout ce temps entassés dans les couloirs du service de radiothérapie, situé dans la proximité immédiate du nouveau CAC en construction. A l'époque, les réseaux sociaux n'étaient pas assez développés pour faire le buzz comme cela a été le cas de le dire pour le scandale soulevé par la maternité du CHUC, mais les images des malades allongés dans le couloir ont quand même choqué l'opinion publique, ainsi que l'ex-ministre de la Santé, Amar Tou, lors d'une visite sur les lieux. Des instructions fermes ont été données dans le sillage de cette visite ministérielle pour achever la réalisation du nouveau CAC, mais les choses n'évolueront pas d'un iota. La réalisation du CAC restera en souffrance, et les malades agonisants n'auront pas des lieux autres que les couloirs du service de la radiothérapie pour se reposer. Des proches de malades qui ont soulevé ce problème de la construction du CAC qui s'éternise parlent de «honte» et de «grave préjudice» commis à l'encontre des malades, de leurs proches et de toute la société. Des malades et leurs proches nous ont avoué que «leur préoccupation essentielle durant ces dernières années était celle de décrocher un rendez-vous pour un traitement en radiothérapie, chose qui a jeté un voile sur cet infrastructure du CAC en chantier, mais il y a des responsables qui étaient payés pour veiller à la bonne marche du chantier et l'achever dans les temps requis, ou même avec un retard acceptable puisqu'on s'est fait à cette mauvaise habitude des retards dans l'exécution des projets, pourquoi alors cela n'a-t-il pas été le cas ? A qui doivent-ils rendre compte ?». Ajoutant, non sans soupirer, qu'«il y aura toujours un Dieu qui leur demandera des comptes à ce sujet». Effectivement, il y a un silence énigmatique des responsables autour de ce scandaleux projet. Où en sont les choses actuellement ? Malgré les assurances qui font état d'«une reprise des travaux sur ce chantier le mois dernier», comme nous l'a indiqué le responsable de la communication, Aziz Kaabouche, il y a lieu de craindre que ces travaux prennent une autre pente difficile à remonter. C'est que le reliquat est franchement lourd, très lourd. A commencer par l'enveloppe financière consacrée à ce projet qui ne pourra jamais garder sa valeur initiale, soit un investissement évalué à 70 milliards, selon des données et des facteurs datant de 2008. Enfin, selon l'affirmation du responsable de la communication, ce futur CAC de 62 lits qui sera doté de tous les équipements nécessaires à son fonctionnement, dont des accélérateurs de dernières générations, «sera réceptionné dans 8 mois». Mieux vaut tard que jamais, car une fois livrée, cette nouvelle infrastructure aura un impact certain sur l'amélioration des conditions d'accueil et de traitement des malades.