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Les explications de Bouchouareb

par Ghania Oukazi

«C'était une jungle ! En voulant organiser l'activité des concessionnaires, le décret de 2007 a pris en compte quelques aspects mais a laissé des pans entiers sans réglementation», a déclaré Bouchouareb.

C'est une partie de sa réponse à une question sur les nouvelles mesures relatives à l'importation de véhicules par les nombreux concessionnaires. Il continue d'expliquer : «Avec un simple agrément, n'importe qui pouvait importer des véhicules et vendre sur etahtaha (terrain vague) sans service après-vente, sans garanties de pièces détachées(?), mettant la sécurité et la santé du citoyen en danger.» Les rapports ont, selon lui, fait que «les normes sont pratiquement inexistantes». Le décret corrigeant toutes ces failles a été publié jeudi dans le JO. «Quelques cas seront libérés à partir de la semaine prochaine», promet le ministre. Autre nouvelle règle imposée «les concessionnaires doivent être liés avec le constructeur et non avec l'intermédiaire, il y a des problèmes énormes de surfacturation, par décence je n'en donne pas les niveaux et je ne dis pas qui sont les concessionnaires fraudeurs, l'Etat le sait et a les dossiers. Je l'avais dénoncé en octobre dernier. Aujourd'hui nous avons les rapports», affirme Bouchouareb. «Nous veillerons à la conformité et au respect des normes comme il se passe partout dans le monde ; on ne demande ni plus ni moins», souligne-t-il. Les concessionnaires responsables de fraude seront confrontés à la loi. «C'est à la loi de trancher, le cadre est clair, les dérives ne peuvent plus ressurgir», dit-il. A titre indicatif, 600.000 véhicules ont été importés en 2013.

 A propos des parcs industriels, il en citera «31 qui sont lancés en études et leur réalisation débutera en octobre ou novembre prochains, nous avons 150.000 h à mettre en place».

 Les mesures prises pour régler le problème du foncier industriel lui feront dire que «c'est inimaginable ce que nous avons trouvé comme ressources foncières non exploitées, c'est pour cela qu'on a instauré une taxe de 3% sur la valeur vénale des terrains, si ça persiste, on peut aller plus loin». L'évaluation des actifs sont en cours, selon le ministre, «ceux qui ne sont pas dans les plans des entreprises, seront repris pour servir ailleurs». Il fait savoir qu'un guichet unique avec un dispositif «beaucoup plus souple» est en train de se mettre en place pour booster les investissements. «Tout investisseur a 18 mois pour lancer son projet, sinon on reprend tout», a-t-il dit. Il rappelle aux patrons qui reprochent au gouvernement de prendre des mesures «unilatérales» qu'il est président du suivi de la mise en œuvre du pacte national économique et social pour souligner que «les mesures prises dans la LFC sont contenues dans le pacte».

BAVARDAGES ET VERBIAGES?

Il affirme qu'à ce titre «j'ai toujours reçu toutes les organisations patronales, je défie quiconque de me prouver le contraire». A propos du partenariat avec Peugeot, Bouchouareb rappelle que «les discussions ont commencé depuis longtemps, les négociations ne sont pas simples mais difficiles, nous sommes à un stade où nous devons être exigeants avec le partenaire, nous voulons aller vers un vrai partenariat industriel pour un développement de la mécanique en Algérie». Interrogé sur les accusations du patron du groupe Cevital, le ministre répond «l'accusateur a donné par lui-même une réponse à son accusation, en affirmant que ses projets datent depuis 10 ans, ce n'est donc pas Bouchouareb qui les as bloqués». Il explique encore que «la direction de l'industrie peut nous dire que les projets Cevital passent chez elle tous les jours, maintenant qu'il y a un ou deux qui sont bloqués, ça veut dire qu'il y a problème et qu'il y a d'autres ministères qui doivent trancher». A propos du code de l'investissement, le ministre avoue qu' «on a pris un peu de retard à cause des discussions qu'on a eues avec beaucoup de partenaires mais il y a deux mois, on est arrivé à un Smig, le texte va être présenté à la rentrée en Conseil du gouvernement ainsi que la loi sur la normalisation». Il est persuadé qu' «il n'y a que les partenariats qui peuvent obliger les étrangers à faire un transfert de technologies, nous l'avons attendu depuis 40 ans». Le retard du crédit à la consommation qui concerne l'industrie et le commerce est dû, selon lui, au retard dans la mise en place de la centrale du risque.»

Dernier message du ministre à ses détracteurs «les bavardages et verbiages sont pour masquer une incapacité à participer dans la relance économique que nous mettons en place grâce à une politique adaptée dans le cadre du programme du président de la République et du plan d'action du gouvernement, ce n'est pas une politique d'austérité, la situation nous a imposé un rythme plus fort pour mettre en œuvre les réformes et la prise en charge des problèmes».