Les commerçants de la ville des ponts s'engagent à garder leurs magasins
ouverts jusqu'à une heure avancée de la nuit. «Parce que nous avons quand même
un intérêt commercial évident dans cette permanence», ont reconnu la plupart
d'entre eux que nous avons interrogés jeudi. «Seulement, ont-ils rétorqué, les
conditions minimales de sécurité ne sont pas encore assurées. Il y en a
d'autres comme l'éclairage public qui demeure insuffisant dans certaines
artères commerçantes, ainsi que le transport urbain et suburbain», disent-ils.
Interrogé également, M. Bouhenguel, coordinateur du bureau de l'UGCAA de
Constantine, a abondé dans le même sens en considérant que les conditions
demandées par les commerçants sont tout à fait logiques et facilement
réalisables. Et d'ajouter que le wali avait «sollicité dernièrement la
collaboration» de son organisation pour mener campagne auprès des commerçants
de la ville afin de les sensibiliser sur la nécessité qu'il y a, en cette
période précise, de faire en sorte que leurs magasins soient ouverts jusqu'à
une heure assez avancée de la nuit. «Nous avons réuni mercredi notre bureau et
entamé aussitôt une tournée chez les commerçants de la vieille ville pour les
sensibiliser, à coups de brochures et de discours que nous leur avons tenus
dans leurs magasins, sur la nécessité de tenir une permanence à l'occasion de
l'évènement Constantine, capitale de la culture arabe 2015, période durant
laquelle de nombreux étrangers visiterons la ville des ponts et y séjourneront.
Ils se sont montrés réceptifs à nos arguments. Et la majorité des commerçants
sont prêts à s'engager dans cette opération pourvu que les conditions minimales
soient réunies».
Et d'expliquer ensuite que les commerçants encore réticents ont été
localisés au niveau des deux grandes artères commerçantes du centre-ville. Ceux
de la rue Ben-M'hidi, par exemple, considèrent que l'éclairage public est très
insuffisant et ils ont posé l'absence, à leur niveau, de fourgons de police
stationnant aux endroits stratégiques. Les commerçants de la rue Didouche
Mourad, eux, ont demandé aussi des conditions minimums de sécurité par
l'instauration de patrouilles permanentes de police et l'éclairage permanent
tout le long de la rue. Et c'est compréhensible si l'on sait que, à ce niveau,
des pannes d'électricité se produisent fréquemment. Parallèlement à cela, les
commerçants du centre-ville ont posé également le problème du transport public
urbain et interurbain qui leur permettra, ainsi qu'à leurs employés, de
rejoindre leurs domiciles à la fin de la vacation. «Nous avons rendez-vous avec
le wali, à la fin du week-end, pour lui communiquer les contraintes évoquées
par les commerçants et leurs souhaits de le voir intervenir pour les lever.
Cela leur permettra, à n'en pas douter, a estimé M. Bouhenguel, de participer
activement, avec les autorités, à relever le défi de réussir l'évènement
important que la ville abritera pendant une année entière». Et de conclure en
disant qu'il a été convenu avec les commerçants que l'opération pourrait
commencer ce dimanche 26 avril. Elle se fera par étape avec un essai jusqu'à
21h. Ensuite, si les conditions décrites plus haut sont réunies, la vacation se
prolongera jusqu'à 22h et progressivement jusqu'à minuit.