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Aïn El-Turck : Triste déchéance des lieux de détente pour les familles

par Rachid Boutlélis

Exploitant les bonnes conditions météorologiques qui prévalent dans la région en ce début d'année, nombre de familles ont décidé de bivouaquer au cours du week-end au niveau des zones boisées ceinturant la petite localité côtière de Madagh et celles longeant les chemins vicinaux serpentant sur les hauteurs de la commune d'El-Ançor.

Ces familles ont rapidement désenchanté en constatant la malheureuse transformation de ces zones en de véritables lieux de beuveries pour des jeunes et moins jeunes, dont certains n'ont pas hésité à ajouter encore une touche noire supplémentaire à ce climat délétère et ce, en augmentant à fond le son des postes de radio de leurs véhicules, débitant des sordidités.

En réalité, ces zones boisées, qui étaient jadis des lieux privilégiés de bivouac pour les familles, ont commencé au fil des jours, ces dernières années, et en l'absence d'une véritable opération d'assainissement, à tomber en déchéance. «Ce n'est hélas plus un endroit pour une sortie d'oxygénation. Je ne puis laisser mes enfants regarder ce désolant spectacle de buveurs de boissons alcoolisées, sans parler de l'odeur du haschich qui embaume désormais ces lieux. L'ambiance s'y est beaucoup dégradée», a commenté avec une pointe de dépit un père de famille, habitué de ces lieux en question. En fait, cette ambiance de déliquescence n'est pas uniquement spécifique pour ces seules zones car leur cas similaire est relevé sur le parking longeant toute la plage de Bomo, sur le territoire de la commune de Bousfer, où ont été perpétrés nombre d'agressions avec violence et de vols de véhicules. Notons aussi qu'un peu plus de deux mois auparavant, un jeune militaire y a été assassiné par des malfrats, qui l'ont délesté de ces biens personnels. En effet, selon le constat établi sur le terrain, durant la journée et notamment après le crépuscule, ce parking se transforme, devant l'indifférence de tout un chacun, en un lieu privilégié de rencontres pour toxicomanes et de tributaires de l'alcool.

La musique sordide et les cris hystériques, qui agressent l'ouïe des automobilistes de passage, complètent ce triste constat. Notons aussi dans ce même contexte que hormis, à un petit degré moindre, le site des Andalouses, le semblant d'originalité des plages du littoral ouest retrouvé après s'être débarrassées d'une multitude de solariums encombrants, en grande majorité illicites, dont les exploitants ont causé énormément de contraintes et autant de désagréments aux estivants ainsi que ces essaims de commerces bruyants activant dans l'informel, sont presque logées à la même enseigne.

Il ne reste en effet et malheureusement du passage de la ruée mémorable d'estivants, que les détritus, une diversité d'objets hétéroclites qui jonchent les kilomètres de plage, jalonnant la daïra d'Aïn El-Turck. L'ambiance conviviale, qui a régné au cours du week-end parmi les grappes de personnes essaimées sur les plages, a été gâchée par ce malheureux état de fait.

Des riverains natifs de la région ont invoqué les temps jadis. «Je me souviens très bien de cette époque au cours de laquelle régnait une très bonne atmosphère résultant du suivi et de l'entretien régulier de ces plages.

Une ambiance conviviale prévalait parmi les familles sur les belles plages de cette côte, qui n'avaient rien à envier aux stations balnéaires de renommée du vieux continent. Aller à la plage à cette époque, au cours de n'importe quelle période de l'année, était une culture. Depuis, tout a malheureusement changé dans le négatif», s'est souvenu un vieux riverain de la localité de St Germain. Toujours est-il que cette petite affluence hors saison sur les plages, qui s'est manifestée dès le début du week-end, a laissé chez beaucoup de familles un arrière-goût amer. «Cela se dégrade de plus en plus au fil du temps.

C'est très dommage pour une si belle région côtière qui aspire à promouvoir le tourisme», a fait remarquer un riverain de la localité de Bouiseville.