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Installation du comité «Tel Bahr» 20 ans après le décret prévoyant sa création

par Mohamed Mehdi

Plus de vingt ans après un premier décret exécutif prévoyant sa création, le comité national «Tel Bahr» a finalement été installé, jeudi dernier, par la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Dalila Boudjemâa. C'est à la lumière d'une nouvelle mouture du décret exécutif relatif à «l'organisation de la lutte contre les pollutions marines et institution des plans d'urgence» que ce comité a vu le jour. La création du comité «Tel Bahr» était prévue par le décret exécutif n°94-279 du 17 septembre 1994, à l'époque du gouvernement de Mokdad Sifi. Vingt ans plus tard, presque jour pour jour, un second décret exécutif, avec le même intitulé que celui de 1994, a été adopté le 22 septembre 2014, réitère la création d'un comité national «Tel Bahr», de trois comités régionaux, ainsi que des comités de wilayas (côtières) et un secrétariat permanent Tel Bahr.

Comme le prévoit le décret, le comité national Tel Bahr est présidé par le ministre chargé de l'environnement. Il est composé de 26 membres représentant plusieurs départements ministériels dont celui de la Défense, de l'Intérieur, des Affaires étrangères, des Finances, de l'Energie, des Transports, des Ressources en eau, des Travaux publics, de l'Environnement, de la Culture, de la Solidarité nationale, de la Santé, des PTIC, du Tourisme et de la Pêche. Le comité aura pour mission de définir les priorités d'intervention, d'élaborer une carte nationale des régions vulnérables et de renforcer les capacités nationales à travers la mise en place d'un programme de formation qualitative, l'acquisition des moyens de lutte et l'élaboration des plans d'intervention rapide.

A noter aussi que le secrétariat permanent du comité national Tel Bahr est rattaché au ministère de l'Environnement, comme le stipule le décret exécutif n°14-264 publié au JO n°58 du 1er octobre 2014. Alors que dans le décret exécutif n°94-279 du 17 septembre 1994, il était prévu que ce secrétariat permanent «dispose de ses propres services» et devait être «dirigé par un secrétaire permanent nommé par décret».

DES MESURES PREVENTIVES

L'installation officielle du comité Tel Bahr a été présidée, jeudi dernier, par la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Mme Dalila Boudjemâa, qui a annoncé que des «mesures préventives seront également prises dans le cadre de ce comité outre le nettoyage des plages polluées par les déversements de pétrole et autres substances dangereuses». Le comité national Tel Bahr se chargera, selon la ministre, de l'élaboration et de la mise en œuvre du dispositif national «Tel Bahr», de l'organisation de formations sur le terrain et de l'évaluation des dégâts engendrés par les pollutions marines. Mme la ministre a également annoncé qu'une feuille de route portant action du comité est «en cours d'élaboration pour la soumettre au gouvernement afin de bénéficier d'une enveloppe financière pour l'acquisition des équipements de prévention, l'organisation des opérations d'intervention urgentes et la protection de la mer des risques en tout genre».

Les trois comités régionaux prévus à Jijel, Oran et Alger seront bientôt mis en place, a annoncé Mme Boudjemâa, auxquels s'ajouteront des comités au niveau de 14 wilayas côtières.

Plus de 300 navires marchands longent les côtes algériennes, soit un trafic pétrolier de 400 millions de tonnes/an, a rappelé la première responsable du secteur. Près de 80 millions de tonnes d'hydrocarbures transitent par les terminaux pétroliers algériens, où des pétroliers de gros tonnage de 300.000 tonnes sont approvisionnés, a-t-elle précisé. Au cours des 10 dernières années, il y a eu au moins 15 cas de pollutions accidentelles en mer, le long des côtes algériennes, y compris des pollutions opérationnelles dans les ports ou à proximité de ceux-ci, a également indiqué Mme Boudjemâa.