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69 cas de sida recensés

par A. Mallem

La Journée mondiale de lutte contre le sida a été marquée hier dans la capitale de l'Est par plusieurs manifestations de sensibilisation destinées à faire l'état des lieux de la progression de la maladie dans le pays et dans le monde et, surtout, à rappeler qu'elle est toujours là parmi nous, rampante et silencieuse; que ses nombreuses victimes meurent chaque jour dans le silence et l'anonymat.

Parmi ces manifestations on peut citer l'initiative prise, hier, par la sous-direction des activités scientifiques, culturelles et sportives de l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine (USIC) qui s'est traduite par l'organisation d'une conférence scientifique pour sensibiliser ses étudiants sur ce thème toujours d'actualité.

Dans ce cadre, le centre hospitalo-universitaire Benbadis n'a pas été en reste puisqu'il a programmé des portes ouvertes et des conférences pédagogiques qui seront données par des professeurs et des spécialistes de la lutte contre le sida et qui se dérouleront le jeudi 4 décembre courant au sein de l'établissement hospitalier, notamment à la salle Rezik. Contacté hier matin, le directeur de la communication du Chu, M. Aziz Kaabouche, a confirmé l'information et a saisi l'opportunité pour nous communiquer les chiffres du sida à Constantine qui ont été rendus publics à cette occasion par le service des maladies infectieuses de l'hôpital.

Aussi, selon ce responsable, ce service a reçu, depuis l'année 1985 du siècle passé, 204 sidéens. «Mais comme à l'époque la thérapie n'était pas encore au point, que les médicaments manquaient énormément, on ne compte aujourd'hui que 69 rescapés, dont 25 femmes, le reste étant certainement décédé parce qu'il faut signaler aussi que la majorité ne résident pas à Constantine. Ces malades sont suivis actuellement de façon régulière, une fois par mois. Ils viennent au service où ils sont traités, prennent leurs médicaments et retournent chez eux dans l'anonymat le plus total ». Et M. Kaabouche de poursuivre en signalant que dans la wilaya de Constantine, il y a deux centres de dépistage, en plus du service de référence situé au service des maladies infectieuses du Chu. Un centre est situé à la polyclinique Bachir Mentouri du quartier de Boumerzoug, et un autre à l'hôpital de Zighoud-Youcef.

Un praticien, le docteur Khellaf, médecin spécialisé en anésthésie-réanimation, activant au sein du Croissant-Rouge algérien (CRA), mais très versé dans les maladies infectieuses, notamment le sida, a déclaré hier qu'en Algérie, les chiffres récents indiquent, au mois de septembre 2014, que 2541 cas de sida ont été enregistrés en plus des 69 cas de Constantine, et 7489 séropositifs. Commentant le phénomène, ce médecin dira que : «le traitement du malade du sida ou le séropositif est pris en charge par l'Etat à 100 %. Cette prise en charge qui se fait à l'étape primaire de la séropositivité coûte à l'Etat 1 milliard de centimes environ par malade et par an». Extrapolant, l'intervenant a signalé que sur le plan mondial, il y a plus de 35 millions d'individus qui vivent avec le virus du sida, dont 52 % sont des femmes, « parce que la femme, a-t-il précisé, est la plus vulnérable à ce virus », et plus de 6000 cas nouveaux sont découverts chaque jour, dont 33 % d'entre eux dans le milieu des jeunes âgés entre 15 et 24 ans.