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Boudiaf à Oran : Des promesses pour la lutte contre le cancer

par Houari Saaïdia

Le plan national anti-cancer 2015-2019 privilégie la pluridisciplinarité du traitement et l'optimisation des structures de soins existantes, en plus de la prévention. C'est ce qu'a déclaré, en substance, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, au cours de sa visite de travail et d'inspection à la wilaya d'Oran. Interrogé par «Le Quotidien d'Oran» au sujet du plan quinquennal anti-cancer dont l'élaboration a été confiée par le président de la République à une équipe de spécialistes, en collaboration avec le département de la Santé et sous ses orientations, M Boudiaf a précisé que ce plan va couvrir tous les aspects de la lutte anti-cancer, notamment l'organisation des soins et l'obligation de la pluridisciplinarité dans la prise de décision concernant le traitement. Il a indiqué, en outre, qu'une opération de rénovation et requalification de la totalité des centres anti-cancer (CAC) est en voie de concrétisation. «Tous les centres de lutte contre le cancer sont en cours de rénovation et de requalification dans le cadre de cette opération qui a pour but d'améliorer la prise en charge des patients», a-t-il souligné, en marge de sa visite du CAC de Haï Bouamama (communément appelé El-Hassi), à mi-chemin entre la ville d'Oran et la commune de Misserghine. Cette opération a été déjà lancée, a-t-il ajouté, aux CAC de Batna, Sétif et Oran. Les prochaines infrastructures bénéficiaires sont les CAC d'Annaba, de Tlemcen, de Tizi-Ouzou et Sidi Bel-Abbès (juillet).

«Toutefois, le patient n'aura pas à attendre la fin de cette opération pour voir les délais des rendez-vous écourtés», a encore affirmé le ministre, non sans qualifier de «bond considérable» le fait que le délai d'attente du rendez-vous pour la radiothérapie soit ramené ces derniers temps à deux mois en moyenne, alors que pas plus tard qu'il y a deux à trois années, le cancéreux devait prendre son mal en patience jusqu'à une année, voire un peu plus parfois. «Mieux, bientôt nous ferons en sorte que le patient muni de son dossier médical soit traité le jour-même, et ce à la faveur de la dotation des CAC en accélérateurs», s'est engagé le ministre.

Par ailleurs, en réponse à une autre question, le ministre a tenu à rassurer qu'il n'y a aucune pénurie de médicaments dans les structures hospitalières, tout en précisant que «certes, quelques cas de pénurie ont été rapportés et des enquêtes ont été menées, lesquelles ont abouti à la conclusion que ces besoins relevaient d'un problème de gestion et non de disponibilité de médicament».

Hier lundi, au deuxième jour de sa visite, dans une allocution prononcée à l'occasion de la célébration à Oran de la Journée mondiale du sida, le ministre a souligné que «grâce à la riposte nationale multisectorielle face à la maladie du sida ainsi qu'à sa stratégie de prévention et de lutte contre le vih / sida, notre pays a accompli des progrès indéniables». «Ces progrès sont reconnus par le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sidibey, que nous avons eu le plaisir d'accueillir récemment à Alger lors de la première réunion des femmes leaders de la région MENA qui s'est traduite par l'appel d'Alger à l'action», a-t-il soutenu en précisant que «l'Algérie s'est inscrite résolument dans le cadre des objectifs et engagements définis dans la Déclaration politique de l'ONU sur le vih /sida». Pour le ministre de la Santé, l'Algérie demeure un pays à épidémie peu active, avec une prévalence de l'ordre de 0,1%. «Mais les comportements sexuels à risque, le faible niveau d'utilisation des moyens de protection, la consommation de drogues injectables, le phénomène de migration transfrontalière sont autant de facteurs de vulnérabilité que nous redoutons ». L'Algérie enregistre une moyenne variant entre 700 à 800 nouveaux cas de sida par an, avec un cumul de près de 8.930 personnes vivant avec cette maladie, dont 5.292 sous traitement, a rappelé le ministre.