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Associations, beaucoup reste à faire

par A. M.

L'émission Forum de la radio régionale de Constantine a essayé, hier, de défricher dans le maquis des associations civiles inscrites au niveau de la wilaya et qui répondent aux dispositions de la nouvelle loi sur les associations, mais elle n'est parvenue en fait qu'à retenir leur nombre pléthorique : 1.233 dont 700 associations de wilaya et 533 associations communales. Quant à la question si ces associations sont en conformité avec la loi, si leurs activités réelles ou supposées et leur représentativité le sont aussi, c'est une autre question que l'on a tenté de connaître. Aussi, la question a été posée à propos des garde-fous qui auraient été établis par l'administration locale pour éviter les dépassements de leurs membres. Et en réponse, les représentants de la wilaya se sont contentés de répondre que leur rôle se limite à la délivrance de l'agrément. Ce qui a laissé supposer que le débat, si débat il y aurait, il se situe ailleurs, loin des salons feutrés de l'administration. Néanmoins, ces mêmes représentants n'ont pas manqué de reconnaître que l'écrasante majorité, si ce n'est la majorité, des membres des associations manquent de formation, voire d'informations tout court, dans le rôle qui doit être le leur, ignorent les lois et sont plutôt portés sur les avantages que leur procure leur appartenance à une association de quartier qui leur permet de servir d'interface entre les autorités locales et les habitants. Et ce n'est donc pas sans raison que les citoyens les pointent des doigts et ne leur accordent plus de crédit, notamment pour le rôle que certains d'entre eux ont joué jusqu'à présent dans les commissions de distribution du logement social. «Dans plus d'un cas, a souligné un auditeur qui est intervenu en direct sur le plateau de l'émission, on a constaté dans les listes d'attribution de nombreux parents et amis de membres de l'association de quartier, d'autres qui ne sont même pas originaires de la wilaya, etc. Qui les a placés si ce n'est eux-mêmes ?», a-t-il demandé aux participants.

D'autre part, il s'est avéré que de nombreuses associations se trouvent, depuis janvier 2014, en porte-à-faux avec la loi de 2012 sur les associations qui stipule que si une association ne met pas ses statuts au diapason de la loi dans un délai de deux années, elle peut être dissoute par l'administration. Et le délai est largement dépassé. Bref, on s'est demandé quel est aujourd'hui le nombre des associations qui se trouvent dans ce cas. Pas de réponse. Et le débat s'est poursuivi pendant deux bonnes heures dans le maquis inextricable d'associations fantômes plus présentes sur le papier que sur le terrain des activités. Ce qui a poussé un participant, plutôt pessimiste, à conclure que le véritable mouvement associatif reste encore à inventer.