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Entre 15.000 et 24.000 séropositifs s'ignorent, en Algérie : 700 nouveaux cas recensés, dont 436 à l'Ouest

par Sofiane M.

Ils sont entre 15.000 et 24.000 personnes infectées, sans le savoir, par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) responsable du syndrome d'immunodéficience acquise (sida), en Algérie, selon les résultats d'études communiqués, hier, par le chef de service des maladies infectieuses du Centre hospitalo-universitaire d'Oran.          Cette population serait responsable d'une part importante des 700 nouvelles contaminations par le VIH, recensées, annuellement, dans notre pays.

Ces personnes infectées, mais non dépistées, deviennent des vecteurs inconscients de la maladie.     Ces séropositifs qui s'ignorent alimentent l'épidémie et sont à l'origine d'une grande partie des contaminations. "Nous avons, régulièrement, des séropositifs qui découvrent qu'ils sont porteurs du VIH, en procédant à un don de sang ou suite à un test sanguin nécessaire pour le mariage administratif", déclare, de son côté, le chargé de communication de l'Hôpital d'Oran. Il existe 8.930 personnes qui vivent, aujourd'hui, avec le VIH, en Algérie.

Les services sanitaires ont recensé, pour cette année en cours, (de janvier à novembre) 700 nouveaux cas, dont 436 dont les wilayas de l'Ouest, soit un taux de 62%. Sur ces 436 nouveaux cas, le tiers a été recensé dans la wilaya d'Oran. Dans le service des maladies infectieuses, qui est le centre de référence régional, 2.789 cas sont pris en charge, dont 200 enfants, précise la même source.

Parmi ces 200 cas, il y a des nourrissons et des enfants en bas-âge, contaminés par leurs parents. Le plus petit sidéen, dans ce service est âgé d'à peine 6 mois. Il a été déclaré séropositif, récemment, après une courte hospitalisation, à Oran. Les parents de ce bébé étaient, aussi porteurs, du virus mais sans le savoir. Ces nouveaux chiffres, communiqués, hier, par les services sanitaires sont, malheureusement, loin de refléter la réalité du sida, dans notre pays, puisque seule, une petite minorité de malades, se soumet, bénévolement, au dépistage. En dépit des examens prénuptiaux, exigés depuis quelques années aux futurs mariés, notamment la sérologie complète, les candidats au dépistage précoce du sida ne se bousculent pas aux portes des centres de dépistage du sida et autres maladies, sexuellement, transmissibles qui sont pourtant prêts à accueillir, sans ordonnance, anonymement et gratuitement, chaque individu voulant pratiquer un test de dépistage.