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Transports : Une réglementation plus sévère pour les poids lourds

par Yazid Alilat

Une nouvelle réglementation plus musclée et sévère devrait entrer en vigueur début 2015 pour limiter les accidents de la route devenus un phénomène social en Algérie et dont le coût annuel est de plus de 1 milliard d'euros. La nouvelle mesure vise particulièrement les poids lourds, impliqués dans les effroyables accidents de la route où il y a le plus de victimes. C'est jeudi devant les membres du Conseil de la Nation que le ministre des Transports Amar Ghoul, interpellé par des sénateurs sur la hausse inquiétante des accidents de la route en Algérie, avait annoncé que son département est en train de préparer un nouveau décret réglementant la circulation des poids lourds et le contrôle de leurs charges. Amar Ghoul a ainsi affirmé l'entrée en vigueur au début 2015 de ce nouveau décret qui porte sur la réorganisation de la circulation des camions de transport de marchandises. Ce décret contient, a-t-il dit, des mesures plus sévères contre les conducteurs contrevenants. Le ministre, interpellé sur la dégradation avancée des routes et leur effet sur la hausse des sinistres dont sont impliqués les poids lourds, a expliqué que son ministère va réviser la loi actuelle en vigueur et mettre en place un nouveau décret qui sera prochainement soumis au gouvernement en vue de son application à partir de 2015. Ce nouveau décret prévoit «plusieurs mesures coercitives et d'importantes amendes» à l'encontre des conducteurs contrevenants ne respectant pas la charge légale maximale autorisée. La loi actuellement en vigueur comprend des mesures draconiennes, mais qui n'ont pas pour autant fait leur effet. Le retrait de permis de conduire pour une période allant jusqu'à 6 mois et la mise en fourrière du véhicule en cas de non respect du poids légal autorisé, ne semblent pas en réalité des mesures jusqu'à présent efficaces. Le ministre a dans ce cadre annoncé un projet de réalisation de stations de pesée au niveau des usines, des carrières et des grandes stations de chargement des marchandises, pour le contrôle de la charge des camions, avant de leur permettre de quitter les lieux et de circuler sur la voie publique. Le ministère propose également de doter la Gendarmerie nationale et la police d'équipements pour leur faciliter le contrôle du poids des camions en circulation. Le phénomène des accidents de la route a pris ces dernières années un rythme ahurissant, avec un peu plus de 10 morts par jour en certaines périodes. En 2013, le bilan était déjà inquiétant: 44.907 accidents ayant entrainé la mort de 4540 personnes et 69.582 blessés au niveau national. Sur le plan financier, le coût de ces accidents de la route est de plus de 1 milliard d'euros par an, et 1% du PIB de l'Algérie.

Par ailleurs, le ministre des Transports a réaffirmé que, pour le moment, l'ouverture du ciel algérien aux compagnies aériennes étrangères (Open Sky), n'est pas une priorité. Par contre, en cas d'ouverture du secteur des transports aérien et maritime, la priorité sera accordée au secteur privé national et aux investisseurs algériens. L'ouverture est «impérative» mais elle ne doit pas être effectuée avant «la définition d'un cahier des charges et de mesures et textes réglementaires y afférents», outre la mise à niveau des deux compagnies nationales Air Algérie et Tassili Airlines, a-t-il dit. Pour le projet d'un TGV en Algérie, il a confirmé que son département réfléchit à ce projet avec le lancement d'une étude de faisabilité pour déterminer les couloirs, les coûts et les obstacles liés à la réalisation de ce projet. Concernant enfin le problème des licences de taxi pour les moudjahidine, enfants de chahids et ayant droits, il a annoncé la mise en place d'une commission mixte entre les ministères des Transports et des Moudjahidine pour trouver une solution aux licences de taxi non exploitées, estimées à 40% des 94.000 licences octroyées au niveau national.