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Le collectif a primé

par Adjal Lahouari

Que l'on veuille ou non, les capés algériens ne pouvaient être aussi motivés lorsque la qualification pour la phase finale de la CAN 2015 n'était pas encore acquise. Aussi, Gourcuff, lors du stage à Sidi Moussa, a insisté sur la concentration des ses joueurs, en soulignant - et ça ressemble à un avertissement - que son choix est limité à 23 joueurs et que ceux qui désirent être du voyage en Guinée équatoriale doivent le convaincre. En termes plus clairs, cela signifie qu'ils sont tenus de donner le meilleur d'eux-mêmes. Outre la victoire impérieuse à ses yeux, il a exigé de voir les progrès effectués. Le coach breton voulait, en quelque sorte, faire le point sur son «projet» lié au comportement tactique et le jeu proprement dit.

 Dès sa prise de fonctions, en effet, Gourcuff a fait de la «manière» son cheval de bataille. La qualification déjà en poche, il s'est décidé à évaluer de nouveaux joueurs et ce, sans chambouler l'ossature, connue de tout le monde. Pour notre part, nous étions impatients de voir le comportement de ces joueurs et de vérifier s'ils étaient vraiment capables d'apporter le plus escompté, face à un adversaire plus motivé que jamais après l'exploit réalisé à Bamako face au Mali. De ce fait, il s'agissait pour eux d'un test grandeur nature, et on imagine que l'entraîneur national a tenu compte de ce paramètre.

Après la rencontre d'hier soir, on peut dire que l'EN a rempli son contrat en ajoutant trois points dans son escarcelle. Et pourtant, en dépit d'une très nette domination, ce sont les Ethiopiens qui ont ouvert la marque en contre. Les Fennecs, très malchanceux dans leurs tentatives, ont fini par matérialiser leur très large supériorité dans le troisième quart d'heure à trois reprises. Dans ce ballet offensif, on aura relevé la très bonne «connexion» des duos Mandi-Feghouli et Ghoulam-Mahrez, alors que Slimani n'avait pas sa réussite habituelle. Après les réalisations, la grande satisfaction est d'avoir vu l'EN développer un jeu collectif de grande qualité, ce qui a dû réjouir Gourcuff ainsi que le public, enchanté par la maîtrise des ses favoris.

Au vu de la seconde période toujours aussi attrayante sur le plan du spectacle mais sans aucun changement du score, on se demande si Gourcuff a demandé à ses capés de ne prendre aucun risque et ceci en prévision du match à livrer dans trois jours au Mali face à un adversaire plus consistant que les Ethiopiens. Entré en retard à notre avis, Bounedjah n'a pu étaler son savoir-faire. Franchement, on s'attendait à voir plus de nouveautés. Gourcuff, c'est son droit, en a jugé autrement, préférant offrir une «sortie» honorable à Bougherra. Au Mali, ce sera sans doute une autre paire de manches.