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Tlemcen : Le centre anti-cancer sera-t-il dans les temps ?

par Khaled Boumediene

Le projet du centre anti-cancer (CAC) du chef-lieu de wilaya, en cours de travaux à Chetouane, sera-t-il livré avant la fin de l'année en cours, comme promis par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, lors de ses visites de travail et d'inspection les mois d'aout et septembre derniers dans la wilaya de Tlemcen ? C'est la question que se posent aujourd'hui de nombreux cancéreux et professionnels de la santé de la wilaya de Tlemcen et des wilayas limitrophes. En effet, les travaux de plâtrerie n'ont pas encore été relancés à cause d'un malentendu sur les procédures à suivre pour l'octroi du marché de ce lot (de plâtrerie) entre le ministère de la Santé et le Premier ministre. Le ministre de la Santé avait instruit les responsables de ce secteur au niveau de la wilaya de recourir à la formule du gré à gré dudit lot pour l'achèvement rapide de cet établissement hospitalier avant la fin de l'année 2014, mais les instructions écrites émanant du Premier ministère (saisi par le secrétariat général de la wilaya de Tlemcen) insistent sur le recours à l'appel d'offres et ce, conformément aux clauses du code des marchés publics, et non au gré à gré, ce qui risque de retarder la réception de ce centre, d'une capacité de 120 lits et faisant partie de 15 structures similaires, réalisées dans le pays au titre du programme national anti-cancer. Le projet prévoit des services de traitement, des blocs opératoires et des équipements médicaux ultrasophistiqués pour une meilleure prise en charge des cancéreux. Au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Tlemcen, le service d'oncologie est quotidiennement pris d'assaut. Le personnel médical éprouve moult difficultés à prendre en charge ces patients (consultations, analyses, scanner, médicaments). Faute d'équipements adéquats et compte tenu de l'exiguïté des lieux, de nombreux malades n'obtiennent leurs rendez-vous qu'après quatre voire six mois.

Rappelons que ce projet a été secoué par une affaire judiciaire. L'ex-directeur du logement et des équipements publics (DLEP) de Tlemcen et trois cadres de cette direction ont été mis sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur, pour non-respect du code des marchés publics. Tandis que trois autres fonctionnaires (membres de la commission des marchés) ont été placés sous contrôle judiciaire. L'enquête a été déclenchée par la police judiciaire de Tlemcen, suite à une lettre anonyme adressée aux services de sécurité, révélant que le marché du lot de plâtrerie a fait l'objet de deux appels d'offres, ce qui est contraire à la loi, et attribué de gré à gré à une entreprise détenue par l'épouse (une Algérienne de l'est du pays) d'un Egyptien, ayant acquis récemment la nationalité algérienne, au détriment d'une entreprise privée de Tlemcen, spécialisée dans la marbrerie et plâtrerie, qui avait pourtant présenté une offre ?'moins-disante'' lors de l'opération de soumission et d'ouverture des plis, en avançant un montant de près de 7 milliards de centimes.