Le président Abdelaziz Bouteflika, après une hospitalisation surprise et très discrète jeudi dans une clinique privée de Grenoble (sud-est de la France), en est sorti hier samedi en fin de matinée et a regagné Alger où, selon son calendrier, il a au programme de ce dimanche des activités officielles.

«Une ambulance escortée par plusieurs voitures est partie de l'établissement vers 13h30. La police a confirmé que M. Bouteflika était dans le cortège qui devait prendre la direction de l'aéroport de Grenoble, où le président algérien était arrivé discrètement jeudi», indique l'agence AFP. L'agence Reuters citant des sources de la présidence algérienne a indiqué de son côté que (le président Bouteflika) «rentrera à Alger aujourd'hui après un bilan de santé en France».

L'avion du président a décollé de l'aéroport de Grenoble à 14h45, selon l'AFP. Auparavant, le journal local, le Dauphiné Libéré, avait annoncé que ?'le président algérien Abdelaziz Bouteflika vient de quitter le Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble, avec un convoi d'une demi-douzaine de véhicules, escortés par les motards de la police nationale''. Beaucoup d'interrogations et de commentaires ont accompagné, autant à Alger qu'en France, cette hospitalisation, toujours non confirmée officiellement à Alger jusqu'à samedi en début d'après-midi, mais confirmée officiellement en France aux médias. C'est le Dauphiné Libéré qui a, le premier, donné l'information, vendredi, sur l'hospitalisation dans la journée de jeudi du président à la clinique d'Alembert.

L'agence Reuters et plusieurs médias français, dont le Dauphiné Libéré, ont vite fait de faire le lien entre le lieu de cette hospitalisation et l'ancien cardiologue traitant du chef de l'Etat au Val de Grâce, à Paris. Selon la presse française, le responsable du service de cardiologie et maladies vasculaires dans lequel le président Bouteflika a été hospitalisé pendant deux mois et demi durant l'été 2013 à la suite d'un accident vasculaire cérébral (AVC) exerçait au Val de Grâce avant d'arriver à Grenoble il y a quelques mois. Le président a été admis pour une visite de contrôle au service de cardiologie et de maladie vasculaire à la clinique d'Alembert, dont un étage entier aurait été réservé au chef de l'Etat, toujours selon la presse française.

Même si le ?'black-out'' est total sur les raisons de la présence et la nature de ce contrôle médical, s'il en est, du président à la clinique d'Alembert, un renfort policier composé d'une compagnie de CRS a été déployé autour du bâtiment et dans le quartier, a rapporté un photographe du Dauphiné Libéré. Bouteflika a été admis jeudi dans une clinique de Grenoble, avait indiqué vendredi une source policière et gouvernementale française.

Pour autant, le silence le plus complet est observé sur les raisons de cette hospitalisation, tenue dans le plus grand secret, en France comme en Algérie. Le dernier séjour du président Bouteflika en France a été durant l'été 2013, lorsqu'il a été hospitalisé pour un AVC pendant deux mois et demi au Val de Grâce, puis pour une rééducation aux Invalides. Des sources concordantes à Alger affirment par ailleurs que l'hospitalisation du chef de l'Etat à la clinique d'Alembert pour deux jours est un simple contrôle médical. La semaine dernière, il avait reçu lundi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius et mercredi celui du Venezuela, Rafael Ramirez.