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Comment améliorer le climat des affaires ?

par Zahir Mehdaoui

Les travaux de la conférence sur le développement économique et social ont pris fin jeudi dernier après trois jours «d'intenses» débats où experts, patrons, responsables d'entités publiques et membres du gouvernement se sont succédés à la tribune pour donner leur vision pour une véritable relance économique.

Une cinquantaine (49) de recommandations sont préconisées lors de cette conférence, à travers notamment les trois ateliers installés à cet effet pour réfléchir à des solutions qui permettraient de (re) mettre sur rails une économie qui ne démarre pas encore en dépit des centaines de milliards de dollars investis par les pouvoirs publics.

Abdesselam Bouchouareb, le nouveau ministre de l'Industrie et des Mines, assure que cette conférence ne serait pas une «énième rencontre» dont les conclusions seraient sans prolongement concret mais plutôt une occasion pour impliquer toute «l'intelligence disponible» pour prendre la mesure des enjeux et des challenges posés non seulement à l'économie mais aussi à l'industrie nationale.

«Nous voulons libérer l'initiative, redonner toute sa dignité à l'acte d'entreprendre en encourageant l'innovation», a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse, sanctionnant les travaux de cette conférence, qualifiée par ailleurs par le conférencier «acte d'ingénierie fondateur».

La mise en place d'un « plan d'action urgent pour améliorer le climat des affaires en Algérie» figure en tête de liste des recommandations préconisées par les participants à cette conférence qui a rassemblé, faut-il le souligner, la quasi-totalité des intervenants dans la sphère économique algérienne.

La nécessité de mettre en place un «climat stable» assurant notamment la «continuité des politiques publiques» et la «réduction de la fréquence et de l'imprévisibilité des changements législatifs» et «l'élimination des réglementations arbitraires», sont vivement recommandés par les participants qui préconisent également d'améliorer les services bancaires offerts aux investisseurs, de diversifier les sources de financement, tout en soulignant l'importance de l'évolution de l'appareil administratif.

La réforme du mode d'allocation du foncier et l'accélération du programme de réhabilitation des zones industrielles existantes et la mobilisation des actifs dormants du foncier est suggérée également en mettant en exergue la nécessité de mise en œuvre des mesures nécessaires à l'instauration d'une concurrence saine et loyale et à agir vigoureusement pour lutter contre le phénomène de l'informel qui gangrène l'économie nationale et qui n'épargne aucun secteur d'activité.

Pour booster « la politique industrielle», il a été par ailleurs recommandé de mettre en place un «conseil national de développement industriel» ainsi que l'institutionnalisation des contrats-programmes entre pouvoirs publics et entreprises.

Idem pour le «partenariat économique», les participants, recommandent la création d'une «institution de médiation, d'orientation et de conseil» qui sera chargée de gérer et de sécuriser les opérations de partenariat public-privé et nationaux-étrangers et de veiller au respect de la réglementation dans ce domaine en conseillant d'élaborer une procédure «explicite et harmonisée» de mise en place des partenariats et des normes susceptibles de protéger la production nationale.

Le document de 12 pages élaboré à l'issue de la conférence, préconise en outre, d'identifier les filières industrielles prioritaires à encourager, de soutenir les industries naissantes comme les filières automobile, navale et des énergies renouvelables, en soutenant dans le même cadre, à travers des «partenariats innovants», les secteurs en difficulté tels que le textile et le cuir.

Le même document, pour ce qui est des zones de libre-échange, conseille de mettre sur pied une étude indépendante sur les conséquences des démantèlements tarifaires induits par la mise en vigueur, à l'échéance 2020, des accords d'association avec l'Union européenne et la Zone arabe de libre-échange (Zale).

Cette étude devra, notamment, faire des propositions en matière de clauses de sauvegarde et des mécanismes de protection temporaire et à renégocier les clauses lors des rendez-vous de réexamen des traités d'association, est-il noté dans les recommandations.

Enfin, en ce qui concerne le projet d'adhésion de notre pays à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il est clairement suggéré dans les recommandations l'élaboration d'une autre «étude détaillée sur les avantages, les inconvénients et les risques encourus».