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«Un succès»

par G. O.

Le ministre de l'Industrie et des Mines s'est octroyé jeudi dernier un bon point, en lâchant «mon sentiment profond est que cette rencontre a été un succès».

Abdessalem Bouchouareb avait déjà recouru à un temps passé en parlant d'un rendez-vous dont il annonçait à peine la fin des travaux. L'une de ses grandes satisfactions est «la présence en masse de nos partenaires étrangers à ces débats (qui) est un signal fort qui indique tout le potentiel de notre pays et leur grande confiance en l'Algérie et en les femmes et les hommes qui animent nos entreprises et nos institutions». Les partenaires étrangers étaient effectivement nombreux certainement parce que la conférence leur a offert une superbe tribune publicitaire pour vendre leur label gratuitement et sans aucun effort, avec les honneurs en plus. Ils ont pratiquement tous noté qu'ils veulent investir en Algérie parce qu'«elle se trouve aux portes de l'Europe et c'est la porte de l'Afrique». Une aubaine pour leurs exportations. Bouchouareb plaidera ainsi aux côtés des partenaires étrangers, l'entreprise privée notamment. Pour ce qui est de celle publique, il évoquera «la nécessité de libérer l'acte de gestion qui devra, dit-il, être soumis à l'appréciation des organes de gestion». Une vieille proposition à propos de laquelle le gouvernement tourne en rond.

Entre le 1er ministre, qui place la ressource humaine au centre de la relance économique et le développement du pays, et le ministre de l'Industrie, qui affirme que «c'est à partir et autour de l'entreprise que sera formulée la nouvelle stratégie industrielle», un juste milieu est trouvé quand ce dernier met en avant «les propositions de lignes d'action du partenaire social», qui, a-t-il noté, «sont porteuses pour l'économie nationale et en même temps donnent une place majeure au bien-être de l'homme». Bouchouareb dit refuser «un développement désincarné où l'homme ne trouve pas son bonheur». La conférence qu'il a animée pendant trois jours n'a rien apporté de nouveau. Le pacte économique et social de croissance en porte la trame. Les assises et la stratégie industrielles de Temmar que le pouvoir a reniées pour des raisons bien occultes, les rencontres et en particulier la conférence organisées par le CNES ces dernières années, les multiples rendez-vous d'autres institutions comme les nombreuses tripartites et d'autres forums comme ceux animés par le FCE et dont le prochain sur l'entreprise algérienne est prévu pour mardi prochain, tous n'ont été que de simples «arrêts sur image» loin de provoquer les changements nécessaires. Il a beau se vouloir moderne, le discours politique peine à se départir de ses visions archaïques et redondantes. «Tant qu'il n'a pas compris que le temps des kermesses est révolu, il continuera à se voir intelligent et producteur d'idées novatrices», nous disait jeudi dernier un expert.