Un huissier de
justice, accompagné par les forces de l'ordre public, a tenté jeudi d'appliquer
une décision de justice, stipulant l'expulsion de trois familles composées de
douze membres, parmi lesquels figurent des enfants, de l'ex-centre de colonie
de vacances de la Cnas, bien communal situé à mi-chemin du village côtier de
Cap Falcon, sur le territoire du chef-lieu de la daïra d'Aïn El-Turck. Selon
des sources concordantes, les mauvaises conditions météorologiques ont été à
l'origine du report de cette mesure d'expulsion, qui risquait d'entraîner de
fâcheuses conséquences. Contacté par le Quotidien d'Oran quelques jours
auparavant après la notification de cette expulsion, le responsable de ces
trois familles, Hammani Sayah, qui a bénéficié de ce logement de fonction au
sein du centre en 1984, a indiqué «qu'hormis la rue, je n'ai pas où aller. Je
demande tout simplement mes droits à un relogement décent comme tout autre
citoyen dans le besoin et ce, conformément aux lois de la République. Je
sollicite l'attention du wali pour mettre fin à notre calvaire», avant de
s'interroger au bord des larmes, «est-ce ainsi que l'on remercie un retraité,
qui a eu à assurer le gardiennage et l'entretien, entre autres, de ce centre
depuis 30 ans ?». Il importe de signaler que ce centre de colonie de vacances,
inactif depuis plus d'une quinzaine d'années et dont la date de réalisation
remonte à un siècle, s'étend sur une superficie de 1.014 m². Durant l'époque
coloniale, il a fait office d'une infirmerie pour les contingents militaires
stationnés dans cette région côtière, avant d'être transformé après
l'indépendance en un centre de colonie de vacances pour les enfants des
travailleurs affiliés à la Caisse de sécurité sociale.