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20% de la population atteinte d'allergie

par A. Mallem

Selon un médecin généraliste exerçant à l'établissement public de santé de proximité, Bachir-Mentouri de Constantine, le docteur Khadidja Ghimouz, « les maladies de l'allergie sont très fréquentes à Constantine ; malheureusement elles sont méconnues. Pourtant cette pathologie touche environ 20% de la population algérienne».

Historiquement, a expliqué notre interlocutrice que nous avons rencontrée jeudi aux « premières rencontres constantinoises d'allergologie » qui se sont déroulées à l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine, « c'est une maladie très récente puisque les facteurs qui sont responsables de l'allergie n'ont été découverts qu'en 1966 ». Mais, concède-t-elle, ce qui aggrave le problème est bien « l'absence de centres de prise en charge au niveau du secteur public où il n'existe pas d'allergologues pour pouvoir faire des tests aux patients qui se présentent, parce qu'il y a des allergies qui sont mortelles, qui provoquent des chocs anaphilactiques fatals ». Cette praticienne qui a fait une communication sur « la prise en charge de l'allergie », a expliqué aussi que le changement atmosphérique a allongé la période pollinique (du mot pollen) qui apparaît généralement au printemps et qui a commencé à s'étendre maintenant jusqu'au mois de novembre.

Selon elle, la pollution est également responsable de l'apparition de cette pathologie, ainsi que le stress, la sédentarité, l'obésité. « Ce sont tous des facteurs qui aggravent les maladies allergiques », a signalé le docteur Ghimouz. Et d'ajouter que cette maladie est dangereuse car elle peut entraîner la mort, en cas de crise d'asthme par exemple. « Les statistiques que j'ai en ma possession concernant un pays comme la France indiquent que les crises d'asthme provoquent deux mille morts par an, tous âges confondus. Malheureusement, chez nous en Algérie, il n'y a pas de statistiques et on ne peut donc préjuger de la prévalence de cette pathologie qui nécessite une prise en charge de la part du secteur public », a conclu ce médecin.

Signalons, pour terminer, que cette première journée scientifique qui a été organisée avec la collaboration active du syndicat national des praticiens de la santé publique de Constantine et de la région « Est » et de l'association nationale des allergologues privés, bien que limitée aux praticiens nationaux, a connu une participation record. « C'est un évènement qui a vu la participation de l'association nationale des allergologues privés et ses adhérents ont accepté de venir à Constantine pour communiquer », s'est félicité le docteur Kardoussi Adel, président du comité scientifique de la journée et organisateur de l'évènement.