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Les travailleurs de la DAS se plaignent des pupilles de l'Etat

par A. El Abci

Les employés de la direction de l'Action sociale de Constantine sont en colère contre les pupilles de l'Etat. Les personnels affiliés aux deux syndicats, Ugta et Snapap, menacent d'aller vers la grève s'il n'est pas mis fin « aux dépassements dont ils sont victimes de la part des pupilles de l'Etat » qui, dénonce-t-on à travers un communiqué signé par les deux syndicats et dont copie est en notre possession, par leur « comportement grossier et les simulations » de tentatives de suicide répétées à l'intérieur de la DAS, qui sont devenues régulières, « perturbent gravement les services et rendent, par moments, le travail quasi impossible », disent-ils.

Le communiqué signé communément par les deux sections syndicales SNAPAP et UGTA fustige ce climat délétère qui perturbe la sérénité du travail à l'intérieur de la dite direction et ce, à l'occasion de n'importe quelle revendication (logement, emploi? etc). Ainsi, il est souligné dans le communiqué, « nous, travailleurs et fonctionnaires de la DAS de Constantine, dénonçons avec la plus grande fermeté les dépassements dangereux des pupilles de l'Etat contre nous et contre nos responsables, à l'intérieur et à l'extérieur de la DAS, consistant en des insultes, injures et menaces quotidiennes ».

Dans le même document, sont fustigées les tentatives de suicide depuis la terrasse du bâtiment de la direction, pour notamment l'obtention de logement, qui se répètent à intervalle régulier et cela depuis plusieurs années maintenant. Et les concernés d'indiquer dans ce sillage, que pas plus tard que jeudi dernier, « une jeune fille pupille de l'Etat a menacé de mettre fin à ses jours en se tailladant les veines, si l'on ne lui change pas le logement qui vient de lui être attribué, alors que la prise en charge de l'Etat s'arrête à 18 ans et que la concernée a 24 printemps », diront-ils. Et de poursuivre que d'autres encore, après avoir bénéficié d'un logement, ne trouvent pas mieux que de réclamer un local commercial et toujours accompagnées d'insultes, de propos injurieux et de menaces à l'encontre des employés ou de menaces de suicide. Et d'ajouter que, parfois, les réclamations ont trait à l'ouverture de leurs dossiers généalogiques, sachant qu'en la matière, les services de la solidarité ne pas sont concernés et que cela dépend d'un ordre du juge. En tout cas et pour ce qui est des logements, cette catégorie qui ne souffre par ailleurs d'aucun handicap et dont les éléments se portent comme un charme et qui ont tous dépassés l'âge de protection par l'Etat, a déjà bénéficié de 64 décisions de pré-affectation de logements et de 10 relogements, qui ont été attribués par le wali, nous affirmeront des syndicalistes. Et d'indiquer que ces pupilles de l'Etat, qui ne le sont plus en vérité depuis longtemps, ont réussi à se faire attribuer ces logements par des menaces de suicide, en se jetant du haut de la terrasse du bâtiment siège de la DAS, ou en se tailladant les veines. « Aussi, nous demandons à toutes les autorités de mettre un terme à cette situation devenue intolérable », diront-ils.

Questionné sur ce sujet, le chargé de communication de la DAS, Mr Rahailia, fera savoir que le DAS est le premier à déplorer cette situation, mais il invite malgré tout les employés à garder leur sang-froid, affirmant que « le problème est pris en charge par la direction et ce, en coordination avec la tutelle et la wilaya en vue d'une solution définitive ».