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BENI-SAF : L'émondage des arbres de la ville n'a toujours pas commencé

par Mohamed Bensafi

L'opération consiste en l'élimination partielle ou entière des branches des arbres ornementaux bordant les allées de la ville. Elle est prise en charge par les services communaux. Non seulement on recèpe ces arbres pour des besoins ornementaux, mais également pour éviter d'éventuels accidents pouvant être causés par des branchages morts.

Le plus surprenant est de voir qu'aujourd'hui, à la mi-automne, beaucoup d'arbres de la ville de Béni-Saf n'ont toujours pas encore été, comme habituellement, entretenus ou taillés. Par le passé récent, le taillage des feuilles se faisait en septembre ou au printemps en prévision de la saison estivale. Cependant, pour un ancien forestier, cela peut se faire plusieurs fois dans l'année. La plupart des arbres de la ville de Béni-Saf sont des arbres à feuillages et leur taille n'a pas de saison particulière.

L'intérêt est de permettre leur régénération et aussi leur embellissement. Sur la rue de la République, artère principale de la ville, il y a le ficus (type spiralis), un arbre qui, par excellence, n'a pas besoin d'être dense pour être joli. Taillés, ces arbres ont plus d'espace et expriment une verdure plus attachante. L'observateur bénisafien a pris rendez-vous, chaque année, avec la tradition de voir s'imposer une coupe à chaque ficus. «Une belle coupe «carrée», ironisera ce forestier. Le travail des agents communaux d'antan était tellement bien fait (il est vrai qu'une forme cubique millimétrée était obtenue) qu'on pouvait croire que les arbres sortaient du salon de coiffure du coin. Aujourd'hui, vous pouvez vous promener sur cette artère, vous verrez des branchettes qui dépassent de partout défigurant toute l'artère. Hélas, dira Réda, on se croirait dans une forêt, tellement les branches tombent de partout». Avant d'ajouter : «et quand ils ne sont pas taillés au printemps, attendez-vous que les moustiques vous rendent la vie infernale». Pire encore, la nuit, surtout quand l'éclairage public est en manque, cette artère s'offre un décor hitchcookien. Même décor sur la rue de la Palestine où ce n'est pas l'arbre qui cache la forêt mais l'arbre qui cache tout le souk. Pour dégager la devanture de leur magasin, certains commerçants n'ont pas hésité à se convertir en tailleurs d'arbres. Dire aussi que, même sans en avoir la main, ils le font si bien.