Si aux premières
années de l'Indépendance, la célébration du 1er Novembre était un événement,
aujourd'hui, force est de constater que cela ne draine plus les foules d'antan.
Depuis bien longtemps, les Algériens «boudent » ce genre de festivités. Il faut
dire que hormis quelques membres «de la famille révolutionnaire», ceux de
l'Exécutif, les responsables des Services de sécurité, la presse et quelques
élus locaux, ni les jeunes ni les humbles citoyens ne se sont donné la peine
d'assister à la levée des couleurs et à l'écoute de l'hymne national, sur les
esplanades des Martyrs érigées dans les communes, daïras et chef-lieu de
wilaya. Cette journée, censée nous rappeler qu'à l'aube d'un certain 1er
Novembre 1954, une poignée de valeureux moudjahidine prirent les armes et
déclenchèrent la lutte armée contre l'occupant français est, complètement,
ignorée par une grande majorité de la population, constituée, faut-il le
souligner, de jeunes n'ayant pas vécu la colonisation et ignorent, tout, des
affres de la répression de l'armée française.
Aujourd'hui, il
est désolant de remarquer que très peu de gens manifestent un intérêt ou un
respect, envers ceux ou celles qui sont encore vivants et qui ont contribué à
l'indépendance de l'Algérie. Il s'agit des moudjahidine. La majorité des
citoyens estime que « les vrais moudjahidine sont morts au combat » et les
survivants ont été « très bien rémunérés» après l'indépendance, à travers les
nombreux avantages que leur a accordés le pouvoir. Ce qui est complètement
faux, car il existe, réellement d'authentiques moudjahidine qui vivent, encore,
dans l'anonymat et surtout, du fruit de leur labeur. Cependant il ne faut pas,
non plus, culpabiliser cette jeunesse qui, pour elle, le plus important est,
avant tout, d'avoir un travail et un toit pour fonder une famille et vivre,
dignement, comme l'ont souhaité nos? martyrs.