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Des pratiques illicites constatées : Des vacances en bord de mer, où et combien ?

par Rachid Boutlélis

Les grosses sommes d'argent récoltées par les résidences, appartements meublés et autres lieux de villégiature au cours de la saison estivale ont alléché les locataires des logements sociaux qui n'ont pas hésité à entrer dans cette folle danse. En effet, la location de l'immobilier à Aïn El-Turck a atteint des cimes qui donnent le tournis. S'est désormais installé de plain pied dans l'informel. «Le gérant d'une résidence a carrément répliqué que c'était à prendre ou à laisser, lorsque je lui ai fait remarquer que les commodités et les prestations de services ne s'alignent absolument pas par rapport aux tarifs pratiqués. Sans ambages, il m'a expliqué clairement qu'un grand nombre de clients, qui se bousculent à son portillon, accepteraient volontiers et sans rechigner ce qu'il proposait». Un estivant nous a confié que par le biais d'un courtier il a réussi à trouver un appartement à louer dans une cité de logements sociaux, sise dans la localité d'Akid Abbès, sur le territoire du chef-lieu de la daïra. «Ce n'est pas du haut standing, mais c'est beaucoup moins cher», a-t-il souligné. Selon des témoignages concordants, un nombre indéterminé de familles, originaires de différentes contrées du pays, a élu domicile à titre temporaire dans ces logements sociaux proposés à la sous-location, pour la période estivale, en violation des règles en vigueur. «Je ne dispose que d'un salaire mensuel dérisoire. La location de mon logement me permet de joindre les deux bouts. Je loge entre-temps chez mes parents à douar Maroc. C'est un voisin de palier qui m'en a donné l'idée. Au début, je pensais qu'il recevait des invités, mais j'ai vite compris qu'il louait son appartement pour la saison estivale. C'est encore lui qui me ramène les clients», a indiqué en substance un quadragénaire, père de famille, qui a été relogé près de cinq années auparavant, selon ses propres déclarations, dans une cité de logements sociaux. Ce cas ne demeure cependant pas isolé dans la région où les bénéficiaires de logements sociaux semblent selon toute vraisemblance avoir trouvé la poule aux œufs d'or.

Les prix pratiqués pour la location mensuelle varient en fonction des zones entre 8.000 et 15.000 dinars et atteignent parfois les 20.000 DA. La situation suscite le courroux des hôteliers qui dénoncent là une concurrence déloyale. Les logements proposés à la location sont en général équipés du strict nécessaire pour un bref séjour d'agrément. Il importe de noter que ce phénomène a été constaté dans les différentes cités de logements sociaux essaimées dans la daïra d'Aïn El-Turck. Cette infraction est, cependant, très répandue dans le chef-lieu où est concentré le plus grand nombre de cités. La principale raison en est la proximité des plages par rapport à Bousfer, El Ançor ou Mers El Kébir. «Je préfère louer à Aïn El-Turck où l'on peut se rendre à pied à la plage que de louer à Bousfer village où El Ançor où je suis obligé de parcourir quatre kilomètres, sinon plus, pour rallier le bord de mer», a commenté un estivant, accompagné d'un courtier sui lui fait visiter un appartement à Bouisseville. Notre interlocuteur confie que «le propriétaire du logement, semi équipé, qui serait en bon état, réclamait une mensualité d'un million de cts». Notons encore que les locations des logements en question sont établies sans aucun contrat au même titre que grand nombre d'autres habitations dans cette daïra où l'immobilier, qui a allègrement basculé dans l'illicite, devrait faire l'objet d'une grande opération d'assainissement.