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Salles des fêtes : Listes d'attente interminables et tarifs exorbitants

par J. Boukraâ

Il faut reconnaître que l'ère des fêtes maison et terrasses est révolue. Aujourd'hui, place à l'ère des réceptions dans les grands hôtels et les salles des fêtes qui dispensent les familles de tout effort et contrainte, en leur offrant une superficie plus spacieuse, climatisée, sécurisée et disposant d'un service impeccablement agencé. La mode est à la location d'une salle des fêtes offrant toutes les commodités, climatisation et DJ compris. Cette pratique, jadis réservée aux plus nantis, est aujourd'hui très en vogue à Oran. Cette année et comme le mois de Ramadhan a coïncidé avec le mois de juillet, la plupart des familles ont choisi le mois d'août pour célébrer leurs fêtes de mariage. Conséquence, salles des fêtes, traiteurs et autres métiers attenants au mariage sont très demandés, au point que trouver une salle libre le jour J est devenu, ces derniers jours, impossible. Selon le gérant d'une salle située à St Eugène, «les réservations commencent bien avant le mois de février. Ceux qui viennent après n'auront pas la chance de trouver une salle et seront obligés de reporter la date du mariage». Cet afflux vers les salles des fêtes est aussi expliqué par l'interdiction totale de l'utilisation des établissements scolaires pour ce genre de fêtes, comme ce fut le cas dans le temps, où certaines familles célébraient leurs fêtes dans des écoles ou CEM, voire même des lycées, et, par manque d'attention et d'entretien, il a été interdit toute célébration dans ces établissements.

La course aux salles des fêtes est un phénomène apparu il n'y a pas longtemps dans la vie des Algériens et, par conséquent, les prix de location flambent. Ils varient de 60.000 à 300.000 DA la salle, à 100.000 DA pour un après-midi (12h à 18h), ou bien 100.000 DA à 60.000 dinars pour la soirée (18h à 6h du matin). Ici, le choix est multiple, mais à condition que la réservation se fasse au moins cinq ou six mois à l'avance. Il existe aussi des villas construites et louées pour ce genre de célébrations. Quant aux propriétaires de ces villas, ils font appel aux traiteurs. Ces derniers la décorent et l'aménagent pour en faire une belle salle des fêtes. Mais il faut savoir que la pratique existait avant, puisque certains nantis avaient recours aux hôtels et restaurants huppés pour fêter un mariage. Devant la cherté de ces anciennes salles et le profit qu'elles généraient à leurs propriétaires, des malins, comme toujours, ont saisi l'opportunité pour investir dans ce créneau juteux et au lieu de construire des hôtels ou des restaurants, ils ont bâti des «salles des fêtes». Il est à noter qu'un récent arsenal juridique est venu régir l'activité de ces salles et exige de leurs propriétaires de répondre à plusieurs critères, notamment celui de fixer la distance entre les salles et les zones protégées tels les hôpitaux, les lieux de culte, les cimetières, les établissements scolaires, ainsi que les quartiers résidentiels. Il est exigé donc de respecter des normes architecturales et techniques relatives à la sécurité des lieux publics. Concernant le bruit et autres nuisances sonores, l'ouverture d'un tel établissement est conditionnée à la mise en place des dispositifs d'isolation pour ne pas indisposer le voisinage en aucun cas.