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Tunisie, Turquie, Maroc, Espagne? : Rien n'arrête les vacanciers

par Ziad Salah & A. Ouelaa

La Tunisie, la Turquie, le Maroc et l'Espagne sont les premières destinations des estivants algériens et oranais en particulier qui décident de s'offrir des vacances à l'étranger. C'est ce que nous affirme plus d'un voyagiste.

Pour la Tunisie, nos interlocuteurs vont jusqu'à évoquer « une surcharge » dépassant l'offre notamment des capacités de déplacement. Dans ce sens, on nous parle de formules innovatrices proposées notamment aux jeunes. Parmi elles, le transport par avion jusqu'à Annaba. Et de là, la poursuite du voyage par bus jusqu'en Tunisie. Evidemment des bus sont affrétés par les agences de voyages qui « détiennent le créneau tunisien ». On nous précise que la formule ne séduit pas toujours, notamment les familles et les couples d'un âge respectable. « Parce qu'on craint les difficultés dues à l'encombrement aux postes frontaliers terrestres », explique-t-on. D'ailleurs, après avoir connu une conséquente accalmie durant le Ramadhan, les postes frontaliers d'Oum Théboul et celui d'El Ayoun dans la wilaya d'El-Tarf ont renoué, à compter du deuxième jour de la fête de l'Aïd El Fitr, avec le rush vers la Tunisie.

La chose aura même surpris quelque peu le maire d'El Ayoun, Mourad Alayet, dont la petite ville, distante de 3 km du poste frontalier, est sortie de sa torpeur ramadhanesque pour renouer avec l'animation qui sied en pareille période à la région et dont les grands bénéficiaires ne sont autres que les commerçants. Du côté d'Oum Théboul, on trouve des véhicules venus de différentes wilayas. Un jeune couple nous a déclaré qu'il ne leur restait qu'une semaine de congé et après les visites familiales, c'est la baignade et les promenades avec leurs deux enfants. Un grossiste en alimentation générale de Constantine dira qu'il n'a jamais dérogé à la règle en se rendant en Tunisie le deuxième jour de l'Aid El Fitr, « sinon j'explose», dit-il, au regard de l'intense activité du mois du Ramadhan. Ainsi, donc, en cette période des grands congés, le flux des touristes algériens se rendant en Tunisie semble bien parti et va s'intensifier dans les jours à venir. Et n'allez surtout pas savoir le pourquoi de l'engouement de nos compatriotes pour la Tunisie qui vous diront, d'abord, que c'est le seul pays où ils peuvent se rendre sans visa, que leurs vacances ne coûtent pas chers et, quelque part, ne se sentent nullement dépaysés dans un pays qu'ils ont fini presque par connaitre comme le fond de leurs poches.

Néanmoins, d'aucuns déplorent les attentes des files de voitures et l'absence des infrastructures d'accueil convenables à ces postes frontières. Ce qui justifie les appréhensions des Oranais ou autres qui déclinent parfois ces offres de voyage. Par contre, on nous affirme que la formule séduit d'autres « qui en profitent pour découvrir le pays ».

La seconde destination de prédilection est la Turquie, nous assure-t-on. Cette destination, en vogue depuis une dizaine d'années, grâce notamment à la déferlante du cinéma turc sur nos écrans télé, selon un spécialiste, connait cette saison quelques hics. A cause des élections présidentielles qui auront lieu prochainement dans ce pays, on relève un léger ralentissement dans la délivrance des visas. Généralement, le temps d'octroi d'une autorisation d'entrée à ce pays n'excède pas trois jours. Ce rendez-vous politique, crucial pour ce pays, risque de perturber le rythme et la cadence de délivrance de ce document, nous assure un voyagiste. Cependant, il nous assure que ce petit hic n'est que passager et que le pays d'Anatolie attire de plus en plus. « Parce que c'est aussi un haut lieu de commerce de tous genres », nous explique un jeune, partagé entre le tourisme et les « les affaires ».

Quant au Maroc, les villes de Casablanca et de Marrakech sont elles aussi des destinations suffisamment sollicitées, nous indique notre interlocuteur. Mais il précisera que, jusqu'ici, il n'y a pas de voyagiste spécialisé dans ce créneau. «On travaille selon une formule simple : dès qu'on a une demande de vingt ou trente voyageurs, on se démène pour trouver des places sur les vols reliant les deux pays». Notre observateur estimera que «ce sont les œuvres sociales des organismes et établissements publics qui peuvent socialiser une destination ou une autre». «C'est ce qui s'est passé avec la Turquie, il y a quelques années », note-t-il. Il nous fera part de son intuition que «le créneau Maroc sera extrêmement porteur dans un proche avenir». «Surtout quand les pesanteurs politiques cesseront d'être prégnantes». Mais, indéniablement, cette années, la guest star est la destination Malaisie, nous assure un professionnel. Et pour cause, « le prix du billet en premier », nous lance-t-il. Il n'atteint même pas 50.0000 DA sur les vols d'Egypt Airlines. Par ailleurs, on nous explique que ce pays n'exige pas de visas d'entrée aux ressortissants algériens. Ainsi, de plus en plus d'Algériens tentent « d'explorer » cette destination et ce pays. La quête d'opportunité d'affaires ne serait pas étrangère à cette aventure. Des dessertes reliant Alger à Kuala Lumpur en passant soit par Dubaï ou Istanbul, assurées par « Egypt Airlines » sont de plus en plus demandées. D'ailleurs, on nous indique que certains voyagistes commencent à songer sérieusement à investir ce créneau. Des prospections de partenaires sont déjà envisagées, malgré le handicap de la langue. Heureusement que les anglophones ne sont pas une denrée rare sur la place publique.

Bien entendu, l'Espagne et la France restent des destinations privilégiées des vacanciers algériens. La Grèce, en raison des tarifs attractifs en matière d'hébergement et autres services, commence également à attirer les touristes algériens.