Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le grand jour du Mondial

par Abdelkader Djebbar : Rio De Janeiro

Ils sont venus, ils sont déjà là. D'autres sont sur le point de s'y rendre en fin de semaine. Copacabana pullule. Rio fait le plein. Toute la région est en fête. Bien plus que lors du grand Carnaval annuel de février. Les mordus du football y viennent de partout. Surtout de l'Amérique latine et plus particulièrement d'Argentine. Plus rien n'arrête les Argentins pour se rendre à Rio. Une marée de quelque 100 000 supporters déferle sur la ville en prévision de la finale dimanche du Mondial 2014. Les Allemands ne sont pas en reste. Mais compte tenu de la proximité, ce sont les supporters sud-américains qui dominent l'avant match. Surtout les Argentins.

Ils affluent de partout tout autour du Maracana où la sécurité est et sera encore plus renforcée quand l'Albiceleste de Messi affrontera l'Allemagne. L'ambiance est depuis jeudi presque au top et ne cesse d'aller crescendo jusqu'à dimanche, au moins.

Les supporters argentins sont en train de battre le record puisque depuis le début de la compétition ils sont de plus en plus nombreux avec ou sans billet d'entrée dans les stades où a évolué leur équipe nationale sans distinction de villes malgré les centaines de kilomètres parcourus.

Dans le centre de Rio, la place du Terreirão do Samba, qui pendant le carnaval abrite des concerts, et peut accueillir 140 véhicules, affiche déjà complet. C'est gratuit et les supporteurs bénéficient de douches et toilettes. La mairie l'avait ouvert le 20 juin pour canaliser la surpopulation de Copacabana. Il faut dire que cette pratique n'a rien d'extraordinaire en Amérique, que ce soit du nord ou du sud. Il est, en effet, courant d'aller voir un film sur écran géant en plein air... Il s'agit des ciné-parcs. Et pour l'occasion ce sera... le soccer-parc, sans tribune ni gradin. Mais juste des voitures à l'intérieur desquelles chauffeurs et accompagnateurs deviennent spectateurs.

Face à «l'envahissement» de ces terrains et à leur occupation dans les moindres coins et recoins ou peuvent se garer les voitures, jeudi dernier, la municipalité a dû ouvrir le Sambodrome où ont lieu les sensuels et trépidants défilés de carnaval, situé à proximité, en prévision de l'arrivée d'autres dizaines de milliers de supporters annoncés et attendus au fur et à mesure que l'on se rapproche du jour J. Même ceux de Sao Paulo qui commencent à arriver après la victoire de leur équipe sur les Pays-Bas en demi-finale, un voyage d'au moins six heures en voiture.

Un peu partout c'est la fête et les spectateurs d'hier et d'aujourd'hui se donnent à cœur joie pour que la fête continue et s'installe avant, pendant et plus encore après.

Le ministère de la Justice a donc prévu de doubler les effectifs d'élite de la Force Nationale (à 1000), afin de contrôler toute dérive possible.

La Police Militaire devrait placer 2500 agents dans les rues de la ville. La sécurité du stade du Maracanã, qui compte déjà 3100 policiers à l'extérieur, devrait également être renforcée pour la finale.

Elle avait déjà été renforcée à la mi-juin, après que des supporteurs argentins et chiliens avaient tenté d'entrer en force dans le stade. À l'intérieur, les effectifs privés étaient de 1037 hommes lors du dernier match, selon la police. Mais la fête bat son plein et les rues ainsi que les places publiques ne sont pas prêtes de faire le? vide.