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Ancien patron de la gendarmerie : Décès du général de corps d'armée Benabbès Gheziel

par Yazid Alilat

Le général de corps d'armée, Benabbès Gheziel, qui avait dirigé de 1977 à 1997, soit pendant vingt ans, la Gendarmerie nationale et l'un des artisans de la lutte antiterroriste est décédé dimanche vers 19.15 à l'hôpital militaire de Aïn Naadja. Gheziel est mort à l'âge de 83 ans.

L'annonce hier lundi de sa disparition annoncée dimanche par des sites électroniques a été confirmée par le vice-ministre de la Défense nationale dans un communiqué. Gheziel, qui a dirigé d'une main de fer le corps paramilitaire le plus sollicité durant la décennie noire avec une lutte sans merci contre le terrorisme, n'a pas en fait totalement quitté l'institution militaire, puisqu'il était toujours ?'en activité'' avec ses conseils, et avait un petit bureau au MDN. Il avait en fait refusé de prendre définitivement sa retraite et travaillait à coordonner entre les différents rouages de l'institution militaire, et on lui prête même le fait d'avoir conseillé au chef de l'Etat de nommer à la tête de la Gendarmerie nationale, pour son profil réformateur, le général Mohamed Boustilla, actuel patron de ce corps paramilitaire.

L'ex N.1 de la Gendarmerie nationale était en fait un poids lourd de l'institution militaire. Jusqu'à sa mort, il aura été proche d'entre les proches des décideurs militaires et politiques. Pour ne pas dire qu'il était une des sources décisionnelles les plus écoutées. Entre 1987 et 1997, il aura surtout réussi, mieux que ses prédécesseurs à la tête de la GN, à imposer ce corps comme étant incontournable dans les grandes décisions, particulièrement en matière de lutte antiterroriste et de rétablissement de l'ordre public. Parfois sans prêter garde aux effets collatéraux. Il est celui qui aura précipité la décision d'intervention des forces de sécurité contre les campements des militants du FIS en 1991 à la place du 1er Mai et pratiquement fait tomber le gouvernement Hamrouche, jugé alors trop laxiste contre le FIS, depuis dissous. Depuis sa retraite en 1997 au profit du général Derradji, Gheziel n'a pas pour autant cessé toute activités, puisqu'il va hériter d'un modeste bureau au MDN et continuer à conseiller le ministre de la Défense nationale pour certains dossiers de sécurité, dont la lutte antiterroriste. On sait également qu'il était très écouté dans l'establishment militaire et constituait avec le général-major Khaled Nezzar et le défunt Mohamed Lamari, une des chevilles ouvrières de l'institution militaire et un des remparts contre le terrorisme. Mais, bien plus encore, il est avec ces deux officiers supérieurs et des politiques comme Réda Malek ou Ali Haroun, celui qui a mis fin la carrière de Chadli Bendjedid et arrêté le processus électoral. Pour autant, l'ancien moudjahid de la wilaya I a laissé quelques mauvais souvenirs à la corporation des journalistes et particulièrement dans l'affaire de Ksar El Hirane (janvier 1993) avec l'emprisonnement à El Harrach et Serkadji de six journalistes dont le directeur du quotidien El Watan et l'interdiction de parution du journal durant deux semaines après la publication d'une information sur l'assassinat de cinq gendarmes par un groupe terroriste. Au sein de la GN, il était craint, redouté et adulé en même temps.