Echaudées par la flambée des prix, qui marque, chaque début de ce mois sacré, plusieurs familles ont décidé de ne pas se laisser surprendre, cette année, en procédant à des achats, bien avant le premier jour de Ramadhan.

Du coup, la frénésie qui s'est emparée de la majorité des consommateurs s'exprime par une ruée sur les produits de large consommation. Depuis une semaine et plus particulièrement durant le dernier week-end dernier, les ménagères n'avaient qu'une seule priorité, à savoir: faire leurs provisions. Dans les grandes surfaces, une grande affluence a été enregistrée. De longues chaînes se formaient devant les caisses, a-t-on encore constaté. Riz, pâtes, frik (blé concassé), olives dénoyautées, cubes de bouillon, ingrédients de pâtisserie, tomate en conserve, fruits confits ou séchés (abricots, ananas et amandes), sont les produits les plus prisés par des ménagères prévoyantes. Cependant, la demande est telle que deux ou trois heures après l'ouverture de ces espaces commerciaux les étals sont vides et, en attendant qu'ils soient réapprovisionnés, une autre chaîne se crée, juste devant. «C'est infernal», nous déclare une caissière qui précise, qu'en dépit de rassurer sur la disponibilité de tous les produits, ainsi qu'une autre gamme spéciale Ramadhan, la «fièvre acheteuse» s'empare des consommateurs, pour tous les produits. «Quand vous voyez un consommateur sortir avec 10 boîtes de savon pour machine, cela paraît invraisemblable. S'agit-il juste de l'absence d'une culture de consommation ou est-ce un réflexe chez les consommateurs?», S'interroge un client. En revanche d'autres estiment que cela permet de réduire la facture des dépenses qui est souvent très «salée», durant le mois de Ramadhan. Un homme, une liste de produits à la main et un téléphone collé à l'oreille, révise ses achats. A la fin de sa communication, il explique que c'est sa femme qui lui a remis une liste de tous les produits dont elle aura besoin pour le mois sacré. «Après il ne restera que quelques achats à faire, tels que la viande, les fruits et légumes et autres friandises». Idem pour les fruits et légumes avec des marchés qui étaient fermés dès 15 h, la veille du Ramadhan et nombreux sont les citoyens qui ont fait leurs emplettes mercredi et jeudi ou bien qui étaient contraints de partir hors d'Oran pour s'approvisionner.

En tous les cas, et d'une manière générale, les prix des fruits et légumes n'ont pas trop bougé, la veille de Ramadhan, hormis quelques augmentations de certains produits, particulièrement les fruits. Dans certains marchés, les prix des fruits ont, en effet, accusé quelques augmentations, à l'image des pêches, des abricots, des prunes et des melons, des augmentations de 10 à 30 DA, par produit. Quant aux légumes, de légères hausses, de l'ordre de 10 à 20 DA, ont été constatées, pour certains produits, notamment les carottes, les navets, les courgettes, entre autres.

Il faut dire que les prix ont été dopés par la forte demande des consommateurs sur tous les produits.

Cette folie de consommation s'est fait aussi sentir dans le marché de gros des produits alimentaires et en particulier, à Maraval, où le quartier a connu une intense activité, depuis une dizaine de jours, en perspective du mois de Ramadhan, mais dans une anarchie totale. L'exemple nous vient de la placette située sur la rue Soufi Zoubida qui est envahie par des dizaines de poids lourds et se transforme en véritable espace de négoce, notamment depuis jeudi dernier. Le pic a été atteint, samedi, avec des embouteillages monstres sur cette artère commerçante.

Par ailleurs, une inexplicable pénurie de pain a été constatée, la veille de Ramadhan, samedi. En effet, dans certains quartiers, notamment au centre-ville, cette pénurie était plus prononcée, et ce durant toute la journée. Dans d'autres quartiers, par contre, le pain était disponible durant la matinée et a, curieusement, disparu des étals l'après-midi. Beaucoup expliquent cela par la frénésie d'achat qui a caractérisé les consommateurs, samedi, veille de Ramadhan, raflant tout sur leur passage. En tous les cas, hier, le pain était disponible, chez tous les boulangers et revendeurs.