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THENIA: Les chauffeurs de taxis dans le désarroi

par O. M.

Délocalisés, au lendemain du lancement des travaux du projet de la modernisation des voies ferrées Thenia/BBA et Thenia/Oued Aissi (Tizi ouzou), de leur emplacement de stationnement habituel (depuis l'indépendance), situé au centre-ville, à une vingtaine de mètres de la Sûreté de daïra et du siège de la BMPJ, aux portes de la mairie et de la daïra, lieu très sécurisé, les quelque 30 ?taxieurs' de la localité se sont retrouvés trimbalés d'un lieu à un autre, sans assistance. «Nous sommes livrés à nous-mêmes», avance un ?taxieur' et d'ajouter «nous sommes conscients que le projet sera bénéfique pour la ville et donnera un nouveau souffle à cette localité qui n'arrive plus à se remettre sur pied depuis le séisme de 2003, mais les autorités auraient dû nous orienter vers des endroits plus décents et plus rentables».

C'est vrai qu'aujourd'hui deux emplacement ont été dégagés pour les ?taxieurs' mais, de visu, ces lieux ne répondent à aucune norme pour accueillir des taxis et une clientèle. Celui de l'hôpital n'est signalé que par une plaque et reste occupé, à longueur de journée, par des voitures particulières du fait de l'impossibilité de trouver un lieu, pour les visiteurs, le parc est géré par un privé comme de coutume. L'autre place se trouve à la sortie-est de la ville, sur la RN5, très exiguë, située sur le prolongement des arrêts de bus et sujette à des bouchons quotidiens, en plus le lieu ne suffit qu'à une dizaine de véhicules, les autres sont obligés de faire des rondes jusqu'à la libération d'une place. L'autre problème des ?taxieurs' est la présence de clandestins, en plus de l'arrivée, ces derniers temps, des ?taxieurs' de Sétif et Bordj Bou Arréridj qui, pour éviter les embouteillages d'Alger font de Thenia, leur arrêt, surtout le matin où ils viennent selon le représentant des ?taxieurs' «chiper» la clientèle qui se dirige vers ces wilayas. Ce dernier dénonce cette concurrence déloyale, car pour lui, «les taxis de l'inter-wilayas doivent se rendre jusqu'à la gare de Kharrouba, au lieu de venir ici embarquer les voyageurs, au vu et su, de tout le monde, sans réaction des services concernés». Beaucoup de taxieurs songent à arrêter la profession car pour Halim, « assurer sa journée devient impossible surtout, dira-t-il, que nous avons une licence à payer, des frais, des crédits du véhicule pour certains, c'est vraiment trop». Aujourd'hui le client se fait rare, le rail est un autre concurrent, devenu meilleur, il est utilisé par des milliers d'usagers, autre concurrence, les clandestins ; ils sont une centaine rien que pour la ville de Thenia.

En attendant vivement la livraison du projet et de la nouvelle placette qui, à coup sûr, redonnera à cette ville son lustre d'antan et les taxieurs retrouveront leur emplacement.