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Une journée tout à fait ordinaire

par Abdelkrim Zerzouri

Agréablement surpris avant-hier par la disponibilité des produits de première nécessité sur le marché, les consommateurs n'en revenaient pas de constater dès les premières heures de jeudi dernier que leurs appréhensions étaient vaines. Pains disponibles à profusion, ainsi que le lait en sachet, qui a largement suffi à la demande de la clientèle. Les deux produits les plus recherchés par les ménages n'ont pas souffert de la pénurie. Sans aucun « appel » au respect de la continuité du service public et sans menace de sanctions contre les commerçants qui n'assureraient pas la permanence en ce jour de vote, l'activité dans les marchés et les épiceries de quartiers était régulière. Même le marché hebdomadaire de la ville d'El Khroub a connu une affluence massive des citoyens, surtout les travailleurs qui ont profité de l'aubaine de ce jour de repos pour faire leurs courses. Pareille pour les stations d'essence où le carburant était disponible à souhait, alors qu'on parlait d'une pénurie de carburant depuis plus d'une semaine.

«Il n'y a aucune raison pour baisser rideau, le jour du scrutin n'a jamais été une contrainte de fermeture des commerces. Quoique l'animation ne soit pas exactement la même, ressemblant plus à un week-end, c'est une journée comme toutes les autres, avec les mêmes besoins pour les ménages », dira un gérant d'une grande surface commerciale à Ali Mendjeli. Les boulangers, quant à eux, n'ont pas fabriqué de grande quantité de baguettes de pain, mais ils feront en sorte que le marché soit approvisionné à la mesure de la demande. Cependant, des avis largement partagés soutiennent que la frénésie qui s'est emparée des consommateurs à la veille des élections, achetant à tour de bras des sacs de semoule, des bidons d'huile, des sachets pleins de légumes de toutes sortes, du sucre, des viandes rouges et blanches et d'autres produits non périssables, n'aurait rien à voir avec une crainte de pénurie pour le jour même du vote.

«Le souci de parer à toute rareté de produits de première nécessité lors de ce long week-end est bien évident, mais la vieille habitude du stockage des denrées alimentaires a été provoquée surtout par des inquiétudes face au développement de la situation, nourris par des déclarations alarmistes, et annoncés pour l'après 17 avril. Et c'est sous le signe des incertitudes qui pesaient sur cet événement que les citoyens ont assailli les grandes surfaces commerciales, raflant tout sur leur passage », considèrent commerçants et consommateurs. En tout cas, les inquiétudes se sont avérées inutiles ces deux derniers jours. Et qui sait, peut-être que les lendemains seront bien meilleurs.