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Blida : La campagne de plus en plus terne

par Tahar Mansour

Les journées de la campagne électorale s'égrènent, à grande vitesse, alors que rien, dans les propos des candidats ou de leurs représentants, n'a changé, hormis parfois des promesses qui n'ont rien de réalisable. Le scepticisme gagne, peu à peu, une frange importante de la population qui vaque à ses besoins, sans s'intéresser, vraiment, à cette campagne qui devient, de plus en plus, terne. Même si deux des candidats semblent sortir du lot, les programmes proposés demeurent les mêmes et prêchent par un populisme qui n'a plus de prise sur des citoyens échaudés par des élections, pas toujours claires.

Beaucoup d'entre les gens reconnaissent à Bouteflika des efforts non négligeables pour ramener la paix, offrir aux Algériens des conditions de vie meilleures, le règlement de la dette extérieure de l'Algérie et bien d'autres choses encore mais: «nous savons qu'il est malade, qu'il ne peut plus gouverner comme avant, qu'on le laisse en paix», affirment de nombreux citoyens que nous avons rencontrés, au hasard de la rue. En effet, ce n'est pas pour dire non à un 4ème mandat que beaucoup refusent la candidature de Bouteflika, mais c'est surtout cette manière de mener campagne par personnes interposées, sans qu'il se soit adressé, au moins une fois, de vive voix, aux Algériens, qui fait peur: «nous avons peur qu'il soit trop malade pour faire ce qu'il veut et que des personnes malintentionnées lui fassent prendre des décisions graves pour notre pays», déclarent-ils.

Pour les autres candidats, les citoyens leur reprochent leur silence et leur absence de la scène politique durant de nombreuses années : «où étaient-ils quand nous avions besoin d'eux? Qui nous a aidés à surmonter les difficultés rencontrées chaque jour?» questionnent-ils. Enfin, tous ont tenu à dire que: «nous n'aspirons à rien d'autre qu'à une vie décente, en paix avec nous-mêmes et avec les autres et, surtout, que les Algériens, tous les Algériens, comprennent qu'ils doivent oublier toutes les dissensions, en ces heures très graves. Il faut préserver, avant tout, notre pays puis nous règlerons nos différends, s'ils existent, plus tard».