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Piratage : La contrefaçon, un véritable casse-tête

par Salah-Eddine K.

Ce sont 1.739.829 supports (CD, DVD, MP3, DVX) illicites contenant des œuvres piratées qui seront détruits aujourd'hui au palais de la culture Alger. 300 artistes locaux ou vivant à l'étranger ont été conviés à cette cérémonie. L'opération de destruction de ces supports se fera également en présence de la ministre de la Culture Khalida Toumi ainsi que d'autres membres du gouvernement. «Cette action est un signal fort pour dire que l'Etat est respectueux des droits d'auteur autant qu'il protège la propriété intellectuelle», indiquait hier le DG de l'ONDA, Samy Ben Cheikh El-Hocine, dans une conférence de presse tenue à la salle Aïssa Messaouden au siège de la radio nationale. L'opération de destruction constitue l'aboutissement d'un «long processus de lutte» qui a abouti à cette saisie par les agents de l'ONDA avec la collaboration de la gendarmerie nationale, la sûreté nationale, la douane? Selon le conférencier, cette prise représente les saisies opérées pendant l'année 2013 alors qu'auparavant, poursuit-il, et jusqu'en 2012 «nous n'avions saisi qu'un million de supports en 9 années». Une nette progression qu'il attribue à l'implication de ces institutions dans la lutte contre la contrefaçon.

Si les artistes sont touchés de plein fouet par la contrefaçon, les producteurs ne le sont pas moins, selon l'orateur. Ils disparaissent tant le phénomène de la contrefaçon prend de la proportion. La plupart d'entre eux ont été contraints de fermer boutique, indiquait l'orateur. «A quoi bon investir de l'argent et enregistrer des œuvres de musiciens ou chanteurs et retrouver par la suite mon produit piraté qui s'écoule sur le marché et profiter à d'autres», disent les producteurs, selon le conférencier pour illustrer leur malaise et leurs craintes devant l'ampleur de la contrefaçon.

Répression et sensibilisation sont les 2 volets sur lesquelles l'Office fonde sa stratégie. Elles vont de pair, selon le conférencier, puisqu'il faut sensibiliser le public et particulièrement les jeunes sur la nécessité de la protection des œuvres intellectuelles. Il dira que le 26 avril prochain, un cours sera donné par les enseignants sur la question du piratage dans l'ensemble des établissements scolaires. Bien des pays ont été intéressés par cette initiative pour la reproduire chez eux à la même date. L'enjeu est important surtout lorsqu'on sait, indique le DG de l'ONDA, que des institutions, ministères, banques, hôpitaux et autres institutions de l'Etat utilisent, malheureusement, des logiciels contrefaits pour leur service. Il citera à titre d'exemple le fabricant américain de logiciel Microsoft qui se plaint d'être lésé par cet état de fait. « Que ces institutions se pourvoient de logiciels originaux !». Pour le reste, l'ONDA promet de lutter sans merci contre les produits contrefaits fussent-ils des logiciels. «Nous sommes déterminés à assainir la situation car nous sommes interpellés sur la question par notamment les pays européens et les Etats-Unis».

L'ONDA qui par le biais de ses 14 agences arrive tant bien que mal à faire payer des redevances auprès des utilisateurs (discothèques et autres utilisateurs de ces produits), ne le fait pas encore pour les télévisions privées qui se sont multipliées depuis quelque temps. Le conférencier lancera un appel pour que les responsables de ces chaînes se rapprochent de l'ONDA et promettra que des solutions seront trouvées en prenant en ligne de compte les intérêts des uns et des autres.