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France : remanier pour ne pas changer

par P. M.

Les élections municipales françaises, élections intermédiaires de mi-mandat, furent une sévère décalottée pour le Parti so-cialiste. Critiquant la politique de rigueur extrême prônée par François Hollande, les couches populaires et les jeunes ont boudé le vote PS. Beaucoup d'électeurs de gauche, déçus, se sont réfugiés dans l'abstention.

Le président a dit avoir «entendu» le message du peuple souverain mais il a nommé Manuel Valls comme Premier ministre, un fort tenant du «social-libéralisme» très pro-européen (deux positions qui n'ont pas actuellement la côte dans l'électorat de gauche). Allez comprendre?

Il l'a néanmoins entouré d'une équipe resserrée, composé en grande partie de fidèles, mais contradictoire, notamment en nommant Arnaud Montebourg ministre de l'économie. Contrairement au Président de la République et à son premier ministre, celui-ci est notoirement très rétif aux obligations de la Commission européenne et de la puissance allemande. Ce qui vaudra des moments amusants dans les relations Paris-Berlin.

Ségolène Royale, ancienne candidat du parti socialiste aux précédentes élections présidentielles, ex-compagne de François Hollande et mère de leurs quatre enfants a été nommée Ministre d'un vaste domaine concernant l'environnement, l'écologie et l'énergie. Elle est devenue numéro 3 du gouvernement, malgré une rupture difficile dans leur histoire personnelle. Ce qui prouve au moins, signe positif, qu'on ne mélange pas en France, compétences politiques et désaccords intimes? Ce qui est une preuve de progrès républicain.

Enfin, le «Chroniqueur de Paris» , s'est, très, trop vaniteusement, félicité que le Quotidien d'Oran par une chronique parue dans l'édition du 24 mars, soit quatre jour avant les résultats du second tour des Municipales françaises, fut le seul média international (presse française comprise) à avoir apporté quatre informations : 1. Forte défaite de la gauche (ça tous mes confrères l'avaient dit) ; 2. Le remaniement du gouvernement aura lieu (pareil, la plupart des observateurs étaient d'accord) 3. Le successeur sera Manuel Valls (là, plus risqué, parce que son nom était naturellement dans l'air, mais avec d'autres...) 4. Le remaniement aura lieu le lundi 28 mars et ce sera Manuel Vals «d'après nos informations». Et là, il n'y a eu que le Quotidien d'Oran pour l'annoncer. Scoop donné des lecteurs algériens qui regardent ces remugles français avec un peu de distance ou d'ironie. Mais bon ! Journaliste un jour, journaliste toujours.