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Lettre ouverte au futur président algérien

par H. Miloud Ameur *

L'Algérie traverse une crise très aiguë mais multidimensionnelle dont la mission du pouvoir politique s'en charge aux yeux du citoyen. Mais l'expérience politique de l'Algérie depuis l'indépendance nationale est minime de façon à ne pas créer un legs moins riche pour ne pas accabler le pays de faibles traditions.

L'expérience économique n'a pas montré son visage d'où l'Algérien attend ce que le pétrole lui couvre ses besoins constants et grandissants. De là s'inscrit en effet le rôle de l'Etat qui demeure, lui, faible et fragile par ce qui ont agit en son nom mais loin de ses intérêts géopolitiques et stratégiques non pas de prendre en main la société en gérant son territoire en fonction des besoins quotidiens de sa population mais d'aller avec celle-ci loin que prévu sans qu'il ait un électrochoc entre eux en terme d'égalité, de démocratie et de développement.

L'Algérie vient de fêter le cinquantième de son indépendance nationale sans que les centres de recherches scientifique et stratégique (s'ils en ya) ont évalué le passage avec un grand intérêt majeur qui consiste à enrichir le débat national au service de l'Etat avec toute clarté et objectivité. Néanmoins, La politique moderne a changé de cap selon la société qui lui ouvre la ligne par ses élites, ses cadres et ses institutions. De même, l'avenir est plein de défis, de menaces et de dangers que le monde traverse sous la mondialisation et ses enjeux sur l'ensemble de la planète.

L'Algérie attend dès le 17 avril 2014 son nouveau Président. Mais lequel ? Cette date est significative aux yeux de l'Algérien et du monde entier. Ce passage à travers les élections présidentielles mettra en effet l'Algérie devant le fait accompli. Il est considéré comme étant un tournant décisif et risqué à la fois. L'enjeu est de taille. L'Algérie attend par ses Algériens ce que le futur Président lui porte une solution sinon des solutions effectives et réelles face à cette fameuse crise. Le choix premier n'est pas idéologique ni régional mais plutôt national. Ce futur Président ne sera pas comme les autres du moment que le pays doit profiter de son expérience première et mettre l'ensemble des Algériens au service de leur pays. Une nouvelle ère qui s'ouvre à savoir son encadrement et son profit au pays, au peuple et au pouvoir.

L'Algérie compte sur ses fils avant tout mais aussi les compétents et brillants pour lui trouver une ligne de conduite majeure afin d'aller loin de la stabilité vers le changement, le développement et l'émergence. Ces élections présidentielles du 17 avril 2014 ne sont pas comme les autres du moment que le pouvoir en place veut durcir sa position politique contre ses opposants sous l'idée que son projet n'est pas encore fini et qui lui faut encore du temps pour achever ce qui n'a pas été réalisé par un (quatrième mandat). Ce passage contient des rapports de force majeurs au niveau du pays, de la région et dans le monde. L'Algérie doit profiter en ce début de troisième millénaire ce qui n'a pas su faire avec le premier Président en comptant tous ses Présidents. Quoique l'expérience traversée est moins riche mais le champ politique devrait éviter la crise par les meilleurs solutions qu'on peut porter les uns et les autres. Quoi qu'il en soit, l'Algérie porte en elle des voix, des ambitions et des encouragements mais tout cela doit y trouver ses lignes et ses perspectives dans les prochaines élections.

L'Algérie ne veut plus tomber ce qu'a vécue durant la décennie noire sinon ce qu'on a fait depuis s'envole en l'air ; d'où cette expérience objective ou négative doit orienter le pays au fond vers son chemin sinon l'esprit du corps khaldounien a sa place fondamentale dans le mental et le pschy algériens. C'est l'expérience politique et sa conduite majeure doivent donc guider aussi bien l'Etat que la société sans qu'ils tombent tous les deux dans la discontinuité politique. La politique n'est ni un jeu ni un intérêt personnel au détriment de l'Etat et son avenir face à la société et son édification dans l'Histoire des peuples.

L'Algérie compte plus de 35 millions de citoyens mais l'ensemble veut un changement pacifique et effectif en fonction de leur intérêt, de leur peur et de leur ambition? S'il ya crise politique en Algérie, c'est que le politique n'a pas fait son travail ou la politique n'a pas atteint son degré de sagesse pour contribuer davantage à fonder ce que le pays en terme d'institutions en a besoin. Or la politique est une science et un art à la fois. Le multipartisme doit trouver son terrain d'entente avec le pouvoir central non pas de viser celui-ci mais dans l'intérêt de l'équilibre du pouvoir ainsi que de la séparation des pouvoirs (Législatif, Exécutif et Judiciaire). La démocratie incarne plutôt l'individu que l'Etat avant qu'elle soit une culture hautement partagée entre le haut du pouvoir et le bas social. La notion du parti politique en Algérie n'est pas assez riche ni de conception ni de formation ni de conduite pour l'impliquer dans la vie politique du pays au propre sens du terme !

L'Algérie doit trouver un sursaut pour évaluer l'étape précédente ( Administration , Finance et Politiques publiques) et rebondir sur des perspectives nouvelles et renouvelées en fonction des résultats réalisés tout en profitant de ce qu'elle a vécue et souhaiterait y atteindre.

L'Algérie doit être riche à travers son Algérien sinon plus que sa géographie. L'homme est le maître de la nature pour qu'il crée l'idée, l'outil et la machine. Le futur Président algérien incarne -t-il cet espoir ? La conception de l'Etat change de figure chaque jour en Occident tandis que dans les pays du Tiers monde est pris en otage suite à l'expérience traversée jusque-là. Ainsi, le pouvoir agit au nom de l'Etat qui est d'ailleurs pris par un groupe qui voit en lui l'avenir de son pays au détriment des autres. C'est la raison pour laquelle les pays nouvellement indépendants sont dans un carrefour plein de risque dont l'expérience arabe passe au démembrement de certains Etats arabes comme en Somalie, au Soudan et en Irak?

L'Algérie est riche mais l'Algérien l'est - il aussi ? La richesse doit nous éviter tout débordement quel qu'il soit et, que la démocratie quoi qu'en dise est moins jeune en Algérie alors doit trouver ce lien organique à ce passage historique. Car il faut voir l'avenir en face sans pleurer pour autant ce que l'Algérie a payé par ses fils. L'avenir seul tranchera. L'Histoire est plein d'aller et retour mais souvent sous l'emprise de l'étranger.

L'Algérie attend un débat politique serein et sérieux entre les candidats aux élections présidentielles du 17 avril 2014 vers EL Mouradia afin de convaincre l'électeur de son devoir face à son pays ; d'où le degré de la participation à ces élections présidentielles relève de la socialisation politique précédente du citoyen.

L'Algérie enfin est devant trois chantiers majeurs auxquels est confrontée parmi lesquels : Le premier chantier relève de la politique : Démocratiser la vie politique du pays pour ouvrir le champ politique aux partis, aux associations et aux organisations de la société civile afin de contribuer davantage au politiquement correct afin de donner chance à la naissance de la démocratie. Le second chantier relève de l'économie : Penser au-delà du pétrole afin d'investir en l'homme comme capital social à travers l'éducation, les connaissances et les télécommunications. Le troisième chantier enfin relève des relations internationales : Mener une politique étrangère notamment régionale et internationale portant sur le dialogue, le partenariat et l'entraide dans un environnement aussi instable que risqué afin d'assurer la stabilité et la paix dans le monde.

* Enseignant et Chercheur Universitaire.