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La nouvelle dynamique électorale

par Yazid Haddar

« Chaque nation doit se réinventer en fonction de son histoire. »

La course contre la montre, il reste peu de temps pour le jour " J ". Comme d'habitude on se prend à la dernière minute, pour affiner " les projets " ! Les nouvelles technologies, les mouvements de protestations ont changé de technique, et elles nécessitent des nouvelles stratégies pour faire face à ces initiatives imprévus, les troubles fête, dit-on ! Nous vivons des moments historiques, certes, c'est une période charnière pour changer le cap ou de laisser enraciner la politiqué mener depuis quelques années. Néanmoins, cette dynamique a créé des nouvelles données, qui pourraient se résumer en trois dynamiques : Pour une fois les acteurs politiques influents se laissent tenter par les jeux médiatiques nationaux et pas dans les médias étrangers, comme nous avons de l'habitude dans les élections précédentes. Cette donné a forcement changé le rythme des débats au niveau national, mais aussi entre les déférentes courants politiques et d'opinions, qui sont forcés d'épuiser leur intellect afin de justifier leur choix et leur opinion. De plus, la langue de bois s'est effritée et les langues se sont déliées en cédant la place aux idées nationalistes et populaire, islamistes et aux républicains et démocrates. Le peuple a compris les règles du jeu, entre la surenchère électorale et l'espérance d'une stabilité, toutefois au fond il resterait méfiant à tout changement ! Désormais, la dynamique médiatique (les télévisons privés, l'internet et en particulier les réseaux sociaux..) s'impose dans le débat national, de plus l'ouverture médiatique au privé est un plus pour la liberté d'expression, toutefois, elle n'a pas déstabilisé réellement " le noyau dure " du pouvoir politique, au contraire, certains chaînes et titres de presses sont utilisés comme outil de propagande politique, parfois sans respect de la déontologie journalistique. Ce qui renforce l'idée de la naissance d'une nouvelle classe dirigeante, qui serait plus des hommes d'affaires économico-militaire !

La seconde dynamique est celle des hommes politiques influents, comme j'ai souligné plus haut, ils s'expriment par des lettres adressés au peuple ou par des conférences de presse, afin d'alerter le pouvoir politique et l'opinion publique de l'importance de cette période de " transition ". Cette dynamique serait facilitée par les réseaux sociaux et les mouvants de rue, initiés par Barakate et suivi en suite par d'autre acteurs de la société civile, en particulier l'action symbolique par les professeurs d'université d'Alger et d'autres régions du pays et la communauté algérienne établie à l'étranger, en particulier à Paris et à Montréal. Pour une fois, les hommes politiques qui s'exprimaient peu, par la réserve ou par peur des représailles, désormais ce n'est plus le cas. Ils brisent la loi du silence, en s'adressant au dirigeants actuels d'assumer leur responsabilité devant l'histoire, de plus ils proposent des pistes d'en sortir de cette crise. En outre, cette dynamique isole le pouvoir dirigeant ; elle le met devant le fait accomplit et fragilise sa position et sa crédibilité sur le plan national et international, enfin, elle contribue à la démystification de l'idée " de l'homme providentielle ", avec des arguments probants.

Le troisième dynamique est celle de la po-litique, qui est le fruit de l'histoire vécu par les Algériens et de l'évolution dans la pensée politique (elle aurait tiré des leçons du son passé !). Ceci signe la fin de la première République et l'émersion d'une nouvelle République, mais à quel prix ? Cette évolution s'exprime par la convergence de l'ensemble des partis politiques vers une plate forme commune, où les règles du jeu seront respectées par chacun, sans renier leur projet politique et social. Cependant, les partis politiques du pouvoir ne s'inscrivent pas dans cette dynamique, car ils veulent maintenir le statu quo ! Et d'autre partis sont en position mitigées et septiques, ce que fragilisé le consensus et la convergence vers une nouvelle forme de gouvernance ! Néanmoins, la grande partie des forces politiques (partis, personnalités politique, associations, etc.) converge vers la nécessité d'un changement de gouvernance, le constat est toujours le même et qui s'exprime par le mécontentement et l'abstention électorale. Cette nouvelle dynamique politique convergente perturbe " les décideurs " politique et brouille leur carte, nous ne serons pas étonnés si ces initiative s'effritent par la multiplication des représentants, afin de l'affaiblir et de la rendre caduque.

Il est important de signaler que la méfiance, le scepticisme, voir même le nihilisme seraient enracinés dans certains analystes politiques et aussi chez quelques citoyens, car l'espoir est anéanti au moins sur deux générations, qui ne voit pas la lumière après des long nuits ténébreuses. Enfin, ces dynamiques montrent que notre société cherche une issue, contrairement aux idées répondues, et elle veut arracher la stabilité, afin de rassembler son énergie sur les maux qui l'accablent, comme le chômage, le problème de l'éducation national, la justice sociale, etc. Question : l'actuel pouvoir en place est-il prêt d'écouter ces cris, qui viennent du fond de notre société, sans passer par la violence ?