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EL-BAYADH: Les représentants des chômeurs vident leur sac

par Hadj Mostefaoui

Parcours du combattant pour ces milliers de jeunes universitaires et les sans-diplômes, la quête d'un emploi susceptible de les mettre à l'abri du besoin et de leur assurer une autonomie financière, ne serait-ce que temporairement, relève plus de la gageure que de la chance, plus particulièrement dans cette wilaya qui ne compte aucune unité ou entreprise économique.

Plus de 1200 jeunes universitaires sont pris dans la spirale infernale du chômage, nous confiera l'un d'eux, et la formule dite « C.T.A » pose plus de problèmes qu'elle n'en résout, car l'administration leur a depuis longtemps fermé les portes de l'insertion. Les seules entités économiques échappant à la règle et qui leur sourient ne dépassent pas les doigts d'une seule main, à savoir l'OPGI et l'ADE. Des pionniers en la matière, qui ont été chaleureusement applaudis par les représentants des étudiants chômeurs des 12 communes de la wilaya lors de leur récente rencontre avec le wali. A elles seules ces deux entités économiques ont pu rendre le sourire à plus d'une centaine de jeunes universitaires qui ont été recrutés dans le cadre du pré-emploi.

Des chiffres et des statistiques avancés par la Direction de l'emploi des jeunes de la wilaya, ils en sont gavés à chaque occasion, dira l'un d'eux à l'adresse du wali, soulignant au passage avec une pointe d'humour qu'ils ont appris par cœur le refrain. Les jeunes n'ont pas manqué de rendre hommage, au passage, au nouveau directeur de l'éducation qui a pu réussir grâce à un grand coup de pied donné dans la fourmilière à remettre de l'ordre dans la gestion des ressources humaines dans un secteur décrié de partout et qui a pris eau de toutes parts. En effet, 353 nouveaux enseignants, tous universitaires, 80 suppléants vacataires et enfin 41 autres dans l'administration, ont été recrutés cette année scolaire 2013/2014. Dans cette même optique, il faudrait également souligner que le manque de statistiques fiables en matière d'offre et de demande d'emploi dressé par la direction de l'emploi des jeunes de la wilaya, le problème du chômage demeurera de plus en plus complexe et insoluble aussi longtemps que l'administration maintient sa décision de ne plus recruter chez elle des jeunes diplômés. Elle-même est saturée. Ajoutez à cela le déficit en entreprises économiques.

Pour le seul secteur du bâtiment pas moins de 120 jeunes ingénieurs se roulent les pouces ou se rongent les doigts depuis plus de trois années, lancera avec amertume et du coin de la salle un jeune universitaire issu de l'une des cinq communes enclavées de la wilaya. Selon le bilan présenté par la responsable du secteur de l'emploi des jeunes, 10.007 postes ont été créés au titre de l'exercice 2013, repoussant légèrement vers le bas un taux de chômage de 9,35 à 9,12%. D'autres chiffres ont été avancés par les différents responsables des secteurs proches de l'emploi, soit 4.844 postes créés au titre du DAIP, 1493 autres au titre du placement par l'agence de l'emploi 2.278 réalisés par le biais du soutien à l'emploi et enfin 879 autres par la direction de l'action sociale qui a misé avec succès dans le programme «Blanche Algérie». Intervenant à l'issue de cette rencontre qui a eu le mérite d'offrir aux universitaires chômeurs de déballer tout ce qu'ils avaient sur le cœur, le wali a tenu à rappeler que la wilaya vient de mettre le cap sur l'investissement privé dans l'agriculture et l'industrie. Pas moins de 43 promoteurs se disputent les 25 périmètres agricoles qui seront accordés dans le cadre de la mise en valeur des terres agricoles. Une fois concrétisée, cette opération est en mesure d'offrir quelque 1.600 emplois permanents, tout en donnant un souffle nouveau à un secteur longtemps boudé.

Concernant le second volet, les chantiers de réalisation d'une future cimenterie, d'une unité de verrerie et de deux autres nouvelles briqueteries ont été lancés en plus d'une centrale électrique fonctionnant à l'énergie solaire, à El-ABiodh, avec en prime pas moins de 2.000 emplois permanents. La wilaya ne cesse de faire des appels du pied et des clins d'œil à l'adresse des potentiels investisseurs désireux de se lancer dans des créneaux extrêmement juteux, profitables pour les deux parties. Une solution qui mettra un terme définitif à l'épineux problème de l'emploi dans lequel se débat la wilaya. Des orientations très précises ont été données pour être appliquées rigoureusement par tous les secteurs notamment en matière d'équité et de transparence lors du recrutement des futurs candidats.