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La FAF tient son AG ordinaire aujourd'hui : Qualification au Mondial et des paradoxes

par Kamel Mohamed

La FAF tiendra aujourd'hui son assemblée générale ordinaire et s'enorgueillît d'avoir arraché une deuxième qualification consécutive à une phase finale de la Coupe du monde (2010 et 2014). Ces deux participations au Mondial coïncident aussi avec les deux mandats consécutifs du président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Il s'agit du point positif à inscrire au bilan moral de la FAF. En ce sens, l'AGO d'aujourd'hui ne sera pas différente des précédentes. Les bilans moral et financier de la FAF seront approuvés en un temps record, sans débat et sans la moindre réserve. Les membres de l'AG, notamment les présidents de club, nous ont habitués à approuver les bilans de la FAF par acclamation. La double qualification de l'équipe nationale au Mondial plaide en faveur de Raouraoua qui aura mobilisé tous les moyens pour atteindre cet objectif, jamais égalé par ses prédécesseurs, faut-il le reconnaître. Cela relève d'un véritable exploit, compte tenu de la réalité et de la situation du football national. A commencer par la formation qui est à son point zéro pour ne pas dire au-dessous de zéro. Il est inadmissible qu'une fédération ne disposant pas d'une Direction technique nationale au sens propre et pratique du terme, puisse qualifier, à deux reprises, sa sélection à une phase finale du Mondial ! Cela relève du génie algérien consistant à importer des joueurs, dont la plupart ont été formés en France. Rares sont les joueurs formés en Algérie qui font partie de l'équipe nationale. Le sélectionneur national Vahid Halilhodzic a raison de s'en prendre aux joueurs locaux qui ne travaillent pas assez et qui n'arrivent pas à réussir trois passes consécutives dans un match. La FAF lui reprochait ses déclarations.

UNE DTN FANTOMATIQUE

La DTN dont dispose la FAF est en fait fantomatique. Le président de la fédération avait annoncé en grande pompe la désignation de Saïd Haddouche à la tête de cette direction. Or, Haddouche est absent et se trouve en Belgique au chevet de sa femme malade. Pis encore, la décision de la FAF de ne pas engager les sélections nationales des U17 et U20 dans les compétitions internationales a ruiné tous les efforts de la formation. Sans échéances bien déterminées, le travail de formation ne peut être effectué ou évalué. Il faut relever que la formation demeure le point faible de la FAF, laquelle se contente d'engager tous les joueurs d'origine algérienne évoluant en Europe pour les sélectionner en équipe nationale. Cette politique a rendu caduque la formation en Algérie puisque la FAF importe des joueurs déjà formés. En fait, la FAF a toujours fonctionné sans DTN, ce qui explique la situation de la formation en Algérie. Les statistiques de la FAF font ressortir que le nombre de licenciés au niveau national est de 145 000. Ce chiffre n'a pas évolué depuis une dizaine d'années !

Des statistiques qui prouvent que la formation n'est pas le point fort de la fédération. Cette situation contraste avec la bonne santé financière que dégage la FAF, laquelle est la plus nantie des fédérations au niveau continental, après celle de l'Afrique du Sud (dixit Raouraoua) !

En plus de l'argent des sponsors, la FAF a reçu des aides et des primes de la part de la FIFA et de la CAF après ses deux qualifications aux Mondiaux sud-africain et brésilien. C'est dire que l'argent coule à flots à la FAF sans que la formation en bénéficie.

LE PROFESSIONNALISME OU LA POUDRE AUX YEUX

Le professionnalisme en Algérie est une poudre aux yeux dans la mesure où la FAF ne s'est pas soumise aux recommandations de la FIFA. Le professionnalisme en Algérie se limite à la création par les clubs de sociétés sportives par actions, lesquelles n'existent pas dans le Code du commerce.

Pis encore, les clubs algériens ne disposent réellement pas de licence FIFA leur permettant de participer à des compétitions internationales. A la FAF, on a révélé que la fédération algérienne de football a délivré des « licences de complaisance » aux clubs pour pouvoir participer aux compétitions internationales (coupes d'Afrique). Le professionnalisme en Algérie semble être réduit aux subventions de l'Etat que les clubs réclament à longueur d'année. La FAF joue le jeu des clubs et s'embourbe dans la politique du populisme, alors qu'elle devait mettre en application toutes les dispositions prévues dans le cadre du processus du lancement du professionnalisme dans le football algérien. La première structure que la FAF devait mettre en place est la Direction nationale de gestion et de contrôle des clubs. La DNCG est en veilleuse et la FAF soutient les clubs dans leurs revendications pour exiger des aides de l'Etat sans qu'ils ne rendent compte de la destination prise par l'argent de l'Etat. C'est le cas notamment de l'argent débloqué pour les clubs afin d'acquérir des autobus. La FAF et le MJS devraient demander des comptes, quand on sait que des clubs avaient acquis des véhicules moins chers que le montant de la subvention. Alors où est passée la différence ? La FAF aurait pu contraindre les clubs à opter pour la transparence dans leur gestion en les contrôlant par l'intermédiaire de la DNCG.

REMUNERATION DES MEMBRES «BENEVOLES» DU BF

Le bureau de la FAF comprend plusieurs incohérences qui sont en contradiction avec les propres règlements de la fédération et les exemples ne manquent pas. Le bureau fédéral comprend des personnes qui ne sont pas membres de l'assemblée générale de la FAF. C'est le cas de Walid Sadi, Yazid Mansouri et Abdelhafid Tasfaout notamment, qui sont, en plus, rémunérés pour les postes qu'ils occupent. Par ailleurs, la FAF n'encourage pas les joueurs, les entraîneurs et les arbitres à créer leurs syndicats et être représentés au sein de l'AG. La fédération se contente des représentants des joueurs et de la commission fédérale d'arbitrage ainsi que du sélectionneur national qui assistent aux assemblées générales de la fédération. Or, les entraîneurs, les joueurs et les arbitres devraient avoir des représentants dûment désignés ou élus.