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Ghardaïa : Nouveaux affrontements à Berriane

par R. N.

La tension à Ghardaïa, en proie depuis quelques semaines à des violences intercommunautaires, ne semble pas baisser d'un cran.

De nouvelles violences ont éclaté, hier matin, entre des groupes de jeunes à Berriane (45 km du chef-lieu de wilaya Ghardaïa), rapporte l'APS qui fait état de cinq locaux commerciaux incendiés. Au cours de ces incidents, les protagonistes ont eu recours aux jets de pierres et cocktails Molotov. Et cinq locaux commerciaux ont été incendiés. Il en a résulté le blocage du trafic routier sur la RN-1, empêchant ainsi la circulation entre le nord et le sud du pays. Des actes de vandalisme et de destruction du mobilier urbain et trottoirs sont visibles dans la localité, reflétant ainsi une image de désolation de Berriane. Les forces de sécurité, appuyées par des renforts de wilayas limitrophes, sont intervenues pour séparer les antagonistes et rétablir le calme. Selon des témoins, contactés par l'APS, ces affrontements ont eu lieu suite à des jets de pierres et de cocktails Molotov sur un véhicule de passage, causant des brûlures au deuxième degré au visage du conducteur admis à l'hôpital de Ghardaïa.

Jeudi déjà, un jeune de 35 ans, qui avait été atteint à la tête par un projectile lors d'affrontements, est mort après avoir plongé dans un profond coma dimanche dernier. C'est le second décès en quelques jours, après la mort d'un autre jeune homme de 39 ans, tué à coups de couteau dans les mêmes événements. Après quelques jours de calme relatif à l'issue d'une médiation du gouvernement et le déplacement de Sellal sur place, les affrontements avaient repris au début de la semaine écoulée. Des incidents suivis par des actes de vandalisme, de pillage, de destruction de commerce. Les écoles sont également restées fermées. Le renforcement du dispositif sécuritaire avec le déploiement de 3.000 policiers et gendarmes, la semaine écoulée, avait semblé ramener le calme à Ghardaïa, même si la tension était toujours perceptible. Sellal avait affirmé en fin de semaine écoulée à Bordj Bou Arréridj qu'«il n'y a pas lieu de penser qu'un problème oppose Malékites et Ibadites à Ghardaïa.

Ne pensez pas qu'il y a, à Ghardaïa, un problème entre Malékites et Ibadites, il y a juste eu des petites altercations entre jeunes (?), même s'il existe une minorité qui veut nous faire tomber, en vain, dans le piège». Le ministre de l'Intérieur avait, pour sa part, affirmé qu'aucune main étrangère n'était derrière les événements de Ghardaïa.