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TLEMCEN: Le Mawlid Ennabaoui et Yennayer célébrés
par Khaled Boumediene
C'est avec
l'association des déficients mentaux " Dar El Ihssane " et les femmes
au foyer que le Centre de formation professionnelle et administrative (850
stagiaires) d'Aïn-Defla (commune de Chetouane) a choisi de fêter, dans une
ambiance particulière empreinte de joie fervente et de communion, le nouvel an
amazigh " Yennayer ", premier jour de l'année amazighe 2964
coïncidant avec le 13 janvier 2014 et le Mawlid Ennabaoui qui commémore la
naissance du prophète Mohamed (le 14 janvier 2014). Ces mères au foyer formées
dans différentes spécialités, parmi lesquelles l'art culinaire, la couture, la
broderie et la coiffure ont exposé des repas copieux composés des
gâteaux/galettes (beignets, crêpes), couscous au poulet, chevreau ou mouton,
friandises, fruits secs (figues sèches), amandes, noisettes, dattes, berkoukès,
bouillies de blé et de fèves, boulettes de farine cuites dans un bouillon léger
et du blé en grain préparé au lait ou en sauce ainsi que des plats de légumes
faits uniquement de plantes vertes. Ces plats spécifiques à la région de
Tlemcen symbolisent la fertilité, l'abondance et la richesse de l'art culinaire
traditionnel de la région. Le tout agrémenté de bougies de toutes formes, bkhour
et autres produits artisanaux comme le henné. Les stagiaires présents et les
handicapés mentaux ont été invités à déguster le mets traditionnel appelé
localement " berkoukès ", préparé à base de pâtes en forme de gros
grains de couscous, de légumes de saison et de viande. Les grains de berkoukes
sont faits à base de semoule de blé dur, éventuellement mélangée de farine dans
certaines régions, et roulés à la main dans un grand plat traditionnellement en
bois ou en terre, mais plus couramment en métal de nos jours, appelé selon les
régions et les parlers gasâa, taziwa. Le point commun de ces festivités reste
le port des vêtements traditionnels. Au cours de ce rendez-vous de
commémoration la directrice du CFPA d'Aïn-Defla, Madame Mestari Fatima, a mis
en exergue dans son intervention les significations profondes de ces évènements
du nouvel an amazigh et de la naissance du prophète. Elle a en outre vanté le
savoir-faire des femmes au foyer atypiques (dont des médecins, ophtalmologues,
avocates et professeurs d'université) qui ont suivi une formation dans son
établissement en espérant faire de ces rendez-vous des espaces de contact, de
communication et d'échanges. Par ailleurs, la région de Béni-Snous dont les
racines berbères sont encore vivaces aujourd'hui dans cette vaste contrée de
l'Algérie profonde où la langue amazighe est encore parlée dans certains
villages comme Sidi Yahia el Kef (dialecte Zenatiya) et Béni Achir et Béni
Boussaid (dialecte chleuh), a célébré elle aussi l'arrivée du nouvel an
amazigh. Une imposante exposition d'arts culinaires traditionnels (dégustation
de plats amazighs) et de vêtements traditionnels a été organisée au musée d'art
et d'histoire de Tlemcen. Cette manifestation animée de gaieté et de lumières a
drainé une grande foule particulièrement féminine. Une allocution " pour
retracer l'historique de cette célébration " a été faite à l'ouverture de
cette manifestation par le directeur du musée, M. Benazza Noureddine.
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