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Décès de Mandela : Une étoile s'éteint

par M'hammedi Bouzina Med : Bruxelles

Moins d'une heure après l'annonce du décès de Mandela, le monde entier lui rendait hommage. Extraordinaire destin d'un homme qui, malgré l'adversité et les épreuves de la vie, est resté un homme simple, toujours souriant, sans rancune pour ses adversaires.

Moins de deux heures après l'annonce du décès de Nelson Mandela, ce jeudi soir, les leaders du monde entier se succédaient sur les écrans des télés pour s'incliner à sa mémoire, lui rendre hommage, le remercier, le pleurer. Le Conseil de sécurité de l'Onu a observé une minute de silence, les chefs d'Etats ont « improvisé » des éloges funèbres, alors que les peuples du monde entier manifestaient leur reconnaissance et exprimaient leur tristesse et leurs adieux à « Madiba » à travers les réseaux sociaux saturés de messages. Les chefs de groupes et députés du Parlement européen, ceux de la Commission et du Conseil européen, diffusaient leurs condoléances en pleine soirée. Extraordinaire communion du monde à peine une heure après l'annonce de son décès. Comment et pourquoi Mandela est-il dans le cœur de tous les peuples du monde ? Au-delà du symbole qu'il est de la lutte anti-apartheid et de celui de la réconciliation entre peuples en conflit ou en guerre, Mandela est surtout cette icône de la résistance intraitable face à l'injustice et de l'espoir dans la capacité des hommes à dépasser leur vanité, leur égoïsme, leur arrogance et leur appétit de pouvoir. C'est un héritage, en vérité, lourd à porter par la génération de ce troisième millénaire : résister à l'injustice, renoncer à la vengeance, cultiver le pardon et croire en l'espoir de la liberté. Un héritage lourd à respecter en ces temps d'une économie mondialisée dominée par un libéralisme sauvage qui ne laisse pas de place aux plus faibles. Nelson Mandela a su retenir les leçons de sa propre vie faite de sacrifices et de combats au nom de la justice et de la liberté. Mandela a manifesté, pris les armes, versé dans la violence révolutionnaire au début des années soixante, puis fait prisonnier et détenu dans un pénitencier durant 27 ans, subi des travaux forcés, torturé?puis il a été libéré. Durant cette vie de résistance il a aussi écouté, retenu, compris?il a compris que la liberté ne passe pas, obligatoirement, par la violence ; que la justice ne passe pas forcément par la vengeance et que la possibilité de gagner ce qu'il y a de bon en l'homme existe. Mandela est, par sa grande capacité d'écoute, de partage et d'empathie le « frère » jumeau de Gandhi, le père de la non-violence et de l'indépendance de l'Inde. Mandela est passé du statut de prisonnier « bagnard » à celui de chef de l'Etat de la première puissance africaine, à celui de prix Nobel de la Paix (1993) et bien d'autres distinctions prestigieuses. Il assuma un seul mandat présidentiel (1994-99) et se retira, laissant la place à d'autres. Depuis jeudi soir, les drapeaux sont en berne à travers la planète. Lui, aurait voulu un hommage simple au milieu des gens humbles. Son sourire perpétuel sera toujours dans la mémoire des hommes justes. Adieu Madiba, le ciel aussi était impatient de t'accueillir pour, enfin, te réserver le repos que tu mérites.