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Session ordinaire de l'APW: Quelles priorités ?

par A. Mallem

Aujourd'hui l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) tiendra sa troisième session de 2013 et les élus sont appelés à se pencher sur deux dossiers importants : l'Hydraulique et la Santé. Le choix porté par l'organe délibérant sur les problèmes de la radiothérapie du centre anti-cancer (CAC) du CHU de Constantine a suscité beaucoup de commentaires et soulevé des réserves auprès des citoyens ainsi que chez de nombreux élus de l'assemblée elle-même. Ces derniers ont estimé qu'au lieu de s'occuper d'un problème de santé à caractère national qui est pris en charge par les autorités centrales, le ministère de la Santé et le Premier ministère, dans le cadre du programme de lutte contre le cancer, il faut d'abord mettre en lumière et traiter les problèmes des structures de santé qui se posent au niveau de la wilaya. «Et c'est d'ailleurs là où se situe la mission de l'APW», a considéré un médecin membre de cette assemblée. «Notre souci majeur en tant qu'élus, enchaîne un autre, est de mettre le doigt sur les insuffisances matérielles ou humaines, et elles sont nombreuses, qui existent dans les structures de santé. Quand on est élu pour cinq années, on établit un ordre de priorité, on planifie notre action. Or, c'est la première fois à notre connaissance que l'APW va débattre du dossier de la santé et le sujet qui a été retenu, on ne sait par qui, n'a pas à mon sens un cachet prioritaire».

Dans la foulée, nous avons posé la question au Dr. Benarab, président de la Commission de santé dans la précédente législature de l'APW et membre de la même commission dans l'actuelle. Ce dernier a abondé dans le même sens en disant : «Nous allons enfoncer une porte ouverte en abordant le dossier de la radiothérapie qui est un dossier national pris en charge au ministère. Personnellement, en tant qu'élu, a poursuivi le médecin, j'aurais souhaité qu'on traite de sujets à notre portée et qui préoccupent un public très large que celui des cancéreux auxquels je ne dédaigne nullement le droit d'être pris en charge. Par exemple, il y a les urgences médicales et chirurgicales qui reçoivent chaque jour plus de 150 patients. Là, on entend souvent que des gens meurent faute de médicaments appropriés, comme la troponime, substance indispensable à l'analyse d'un malade souffrant de douleurs thoraciques pour déterminer s'il fait un infarctus. Il y a aussi le problème de la fibrinolyse qui manque, etc. Ensuite, il y a les problèmes cardiaques qui touchent de plus en plus de larges franges de la jeunesse et nous, en tant que médecins, nous avons envie de prendre en charge ces cas et de pouvoir les sauver. Alors qu'on n'a pas encore les moyens pour subvenir à nos urgences, nos élus veulent traiter d'un dossier concernant des maladies au long cours et des malades chroniques dont on voudrait prolonger l'âge».

Enfin, un groupe de citoyens très au fait des problèmes de la santé dans la capitale de l'Est ont, eux aussi, exprimé leur point de vue à ce sujet. Ces derniers ont considéré qu'il serait mieux indiqué de traiter des sujets qui touchent la grande majorité de citoyens. Et de citer comme exemple la médecine de proximité qu'il faudrait étendre à tous les quartiers. «Est-ce que nos élus savent que dans une ville de l'envergure d'Ali-Mendjeli les structures de santé de base peuvent se compter sur les doigts d'une seule main ? Que certaines communes de la wilaya sont dépourvues des structures de santé les plus élémentaires, comme les salles de soins ? Et ce sont là les vrais sujets qu'il faut proposer aux débats et faire des propositions pour régler», ont conclu les citoyens.