Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Rose couleur pétrole ou presque

par Salim Rabia



« La terre à celui qui la travaille !». Le vieux slogan de la très «réversible» Révolution agraire fait un étonnant retour avec la sommation à exploiter la terre sinon? l'Etat interviendra y compris pour la vendre. La sortie d'un cadre du ministère de l'agriculture poussera-t-elle les propriétaires de terres agricoles à faire travailler leurs terres ? Beaucoup sont sceptiques de l'effet de la communication, la propriété privée étant sagement redevenue «sacrée» depuis qu'on a oublié les «trois révolutions» pour ne s'accrocher qu'à la rente politique de la révolution «historique». C'est vrai que la surface agricole utile en Algérie est réduite rendant «scandaleux» que des terres restent en friche, notion à distinguer de la jachère qui, elle, est assimilée à une mise en repos du sol. La friche rime avec «abandon». De là à penser que ce sont des terres abandonnées, il y a un pas que les juristes, sans être puristes, hésiteront à franchir. En attendant, l'Etat est prêt à sortir son chéquier et à surenchérir fortement pour ne pas laisser Rebrab prendre Michelin. C'est promis, on va mettre la main à la poche. Et faire au propriétaire Michelin des offres qu'il ne peut pas refuser. On ne laissera pas l'usine de Bachdjarrah en friche, on préempte donc ! En Libye, c'est efficace dans l'immédiat, une compagnie pétrolière américain au souffle long ? elle s'appelle Marathon ? a donc décidé de rester au pays. Elle devra continuer à apprécier ses milices qui contrôlent les terminaux et enlèvent, accessoirement, à deux heures du matin, le Premier Ministre officiel du pays. C'est là loi. Si Marathon veut vendre, la NOC, la Sonatrach de Libye, achète. Droit de préemption, oblige ! Et au prix qu'elle fixe. Perte assurée pour Marathon qui reste donc. Risque assuré sur le moyen terme pour le secteur des hydrocarbures libyen qui a besoin de nouveaux investissements des compagnies étrangères? On ne préempte pas sans risque. Mais, bon en Algérie, on a quand même eu des bonnes nouvelles ! Vous connaissiez Hassi Messaoud ? Apprenez à connaitre Hassi Toumiet et le bassin d'Amguid Messaoud. Voilà, l'avenir en rose? couleur pétrole. Et cela fait de la peine à maints experts de jouer les rabat-joie en relativisant l'ampleur de la découverte. C'est important, disent-ils, mais il ne faut pas exagèrer. Voilà donc les rabat-joie ont parlé. La semaine rose d'Amguid Messaoud ne vire pas au noir, mais elle apparait moins rose. Prenons-le, en bien, et lisons attentivement, Bengt-Åke Lundval, qui invite nos managers à cesser de penser «dangereusement» en croyant que l'innovation, ce n'est pas pour nous, c'est pour les occidentaux. A méditer. Sérieusement.