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Hakim Benayad, diplômé de la formation professionnelle devenu DSI de NCA Rouiba

par Abdelkader Zahar

Sa passion pour l'informatique, son appropriation des projets de l'entreprise et sa persévérance lui ont permis d'occuper des postes importants généralement destinés à des diplômés universitaires dans les TIC. Sans le bac, un diplôme de technicien supérieur en informatique, et beaucoup de travail, Hakim Benayad est le DSI de NCA Rouïba. Portrait.

Quand on pose la question à Hakim Benayad, le directeur des systèmes d'information (DSI) de NCA Rouiba, sur sa spécialité universitaire qui lui a permis d'intégrer la société, il répond sans détour. «Je ne suis pas issu de l'université mais d'un institut de formation professionnelle avec un diplôme de technicien supérieur. J'ai du commencer par le bas de l'échelle avant d'arriver au poste de DSI de la société», explique-t-il. Son diplôme d'analyste programmeur il l'a obtenu au CFPA (Centre de formation professionnelle) de Birkhadem. «On avait d'excellents formateurs dans cet institut. Ce qui nous a permis de toucher à tous les domaines de l'informatique qu'on peut étudier à l'université», raconte-t-il. Hakim Benayad faisait partie de la première promotion «analystes programmeurs».

Après obtention de son diplôme de technicien supérieur, il a travaillé tout au début de sa carrière à Blida, comme programmeur en dBase». A l'époque, au début des années 90, la plus part des machines (PC) fonctionnaient sous MS-DOS. Un détail très important surgit de la discussion avec Hakim Benayad. «J'ai accepté ce poste de programmeur à Blida avec un salaire très bas. Pour moi, il fallait que j'apprenne le maximum dans un environnement professionnel», dit-il. La société NCA Rouïba a été la seconde étape professionnelle de Hakim. En 1993, il se prête à un entretien d'embauche qu'avait mené l'actuel Président du conseil d'administration de l'entreprise, Slim Othmani. «Lorsqu'on m'avait posé des questions très techniques sur des volets informatiques, j'ai été clair et sincère dès le départ en affirmant que mis à part le fait que ce j'avais étudié à l'institut de formation, j'étais une page blanche sur laquelle on pouvait écrire des milliers de lignes. J'avais tout à apprendre et surtout tout à donner». Cette franchise a permis à Hakim Benayad de faire son entrée dans la société.

«J'étais venu intégrer une entreprise professionnelle, structurée et portée sur la formation et les évolutions technologiques. Une entreprise qui donnait de l'importance aux systèmes d'information et connaissait leur impact sur son évolution à une époque ou l'informatique était méconnue et peu valorisée de la quasi-totalité des entreprises publiques et privées», poursuit notre interlocuteur. A NCA Rouïba, Hakim a donc commencé à faire de la saisie. En parallèle, il menait un projet de conception de deux programmes informatiques pour la société. Son évolution a coïncidé avec le passage au système Windows de Microsoft qui a remplacé le «vieux» MS-DOS. «J'ai fait l'étape de la transcription d'applications du mode MS-DOS vers Windows. Je saisissais toutes les opportunités d'apprentissage qui se présentaient et avec beaucoup de patience et de volonté, J'ai pu gravir les échelons pour avoir mon statut actuel au sein de l'entreprise».

La volonté d'abord?

A l'époque, la fonction DSI n'existait pas encore dans les entreprises publiques ou privées de petites et moyennes tailles. C'est la fonction de «responsable informatique» qui, au fil des besoins des entreprises et de la disponibilité d'équipements et de logiciels de plus en plus performants, a évolué de la gestion du parc des machines (PC, imprimantes?) et quelques tâches de programmation, vers la notion de DSI «Directeur des Systèmes d'Information». «J'ai eu aussi beaucoup de chance car j'ai toujours été accompagné, soutenu et conseillé par les gérants-propriétaires. Ils avaient une grande ouverture d'esprit et étaient très portés sur les veilles technologiques, ils avaient également le sens de l'écoute et de la communication. Ils ont su me faire confiance tout au long de ma carrière, ce qui est à mon sens un facteur déterminant de la réussite au sein de l'entreprise.» Hakim Benayad insiste, en guise de conseil aux jeunes qui arrivent sur le marché du travail, qu'il faut, au début d'une carrière professionnelle, privilégier l'aspect apprentissage et ne pas viser des postes à hauts salaires. «Il y a beaucoup de sacrifices à faire si on veut évoluer et atteindre ses objectifs, car succès rime avec implication, sérieux, sueur et résultats», dit-il.

Son conseil à l'attention des entreprises c'est de «viser l'essentiel dans une candidature». «Le diplôme n'est pas tout. Il faut savoir dénicher le/la candidat(e) qui a du potentiel et dont la première prétention est de vouloir apprendre, et de faire évoluer ses connaissances», dit-il. Il nous cite le cas d'un ancien administrateur réseau et système d'une banque étrangère basée en Algérie. «Il n'est pas bachelier. Il a étudié l'informatique tout seul, en travaillant durement à la maison. Son envie d'évoluer, ses compétences, et son expérience dans cette banque, lui ont permis d'occuper maintenant un poste important au sein d'une grande entreprise en France», raconte M. Benayad. «Ces autodidactes nous montrent que l'on peut atteindre le sommet sans être estampillés Bac +8. C'est d'ailleurs le cas des grands patrons et milliardaires des grandes succès stories de notre époque» note-t-il. Il conseille vivement aux jeunes de profiter de la disponibilité de la documentation sur Internet et sur d'autres supports numériques pour «renforcer leurs compétences et approfondir leurs connaissances». «Il suffit de le vouloir», dit-il.

Quand on l'interroge sur les profils qu'il recherche pour d'éventuels recrutements afin d'étoffer son équipe de la DSI de NCA Rouiba, Hakim Benayad estime que la matière grise existe et il faut croire en elle à condition que cette dernière exprime de la volonté et montre de quoi elle est capable. «C'est bien d'avoir, dans une entreprise, quelqu'un formaté par un système universitaire. A condition qu'il accepte d'évoluer avec la formation en interne», dit-il. «Je ne cherche pas des gens qui ont des cv à plusieurs pages, et des années d'expérience, mais des jeunes talents, ambitieux, passionnés par leur métier, et prêts à apprendre, à écouter, à évoluer , à s'adapter au contexte de l'entreprise et surtout à donner sans limites. Je voudrais inculquer le même esprit qui m'a permis de faire partie de NCA Rouiba et atteindre un poste important au niveau de cette entreprise».