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Fuite des photos des assassins présumés de Haroun et Brahim : Les premières sanctions tombent

par A. Zerzouri

Les sanctions commencent à tomber dans l'affaire de «la fuite des photos» des deux présumés auteurs de l'enlèvement et de l'odieux assassinat de Haroun et Brahim. Nous avons appris, hier, de source sécuritaire qu'après la remise au DGSN, vers la fin du mois d'avril dernier, du rapport de l'enquête, qui a duré près d'un mois et demi, trois policiers dont deux brigadiers et un agent, ont été suspendus de leurs fonctions. « Il a été prouvé, de façon formelle, que les photos des deux mis en cause ont été prises par les portables des trois policiers suspendus », nous a révélé une source sécuritaire.

Pour rappel, une quarantaine de policiers, tous grades confondus, ont été entendus par les enquêteurs et leurs portables ont été soumis à des analyses très poussées dans les laboratoires « numériques » afin de déterminer l'origine de l'envoi des photos vers une adresse de destination qui a exploité ces photos en tant que matière médiatique. Les trois policiers suspendus ont été sanctionnés à cause d'une détection, seulement, des photos sur la mémoire de leurs portables, une détection possible même après l'effacement des fichiers grâce à l'expertise utilisant une technologie de pointe. Donc, cela ne veut pas dire qu'ils soient à l'origine de l'envoi des photos, ils ont été sanctionnés uniquement pour le motif d'avoir « transgressé la règle qui interdit la prise de photos sur la scène du crime ou des coupables présumés après leur arrestation, car ce travail est strictement réservé à la police scientifique et au service du fichier de la police », nous a-t-on expliqué. Est-ce à dire qu'on n'a pu déterminer le portable à l'origine de l'envoi des deux photos ? Tout porte à le croire. Comme le soulignent des experts en matière informatique et nouvelles technologies d'information et de communication (NTIC), il est très difficile de remonter à l'adresse source de l'envoi de fichiers ?photos', et ce contrairement aux appels et aux SMS textes dont l'origine est plus facile à retrouver. Les investigations menées par des experts, envoyés à la rescousse par la DGSN, en collaboration avec des policiers locaux, n'ont pas été faciles, reconnaissent plusieurs officiers interrogés sur la question. « Il n'a pas fallu beaucoup de temps pour découvrir que les photos des deux assassins présumés de l'ignoble assassinat des deux enfants, ont été prises à l'intérieur de la 2e Sûreté urbaine de la nouvelle ville Ali Mendjeli, quelques instants après leur arrestation, et les enquêteurs ont établi, sans trop de difficultés, que les photos en question ont été prises et envoyées par le biais d'un portable (Iphone, ndlr), mais les choses avanceront plus, avec une cadence aussi rapide, dès qu'on est passé à l'étape de l'identification du portable à l'origine de l'envoi des fichiers photos », nous a-t-on révélé. Il est évident que d'autres responsables seront sanctionnés dans cette affaire, laisse-t-on entendre. Car, affirment nos sources, pour le cas des policiers ayant un grade d'officier, qui ont une responsabilité engagée directement dans la gestion de ce genre de dossiers, la sanction n'est pas immédiate, et ce parce qu'elle doit suivre certains cheminements administratifs exigés par la réglementation. En tout cas, il n'est pas dit que les experts dépêchés par le général Abdelghani Hamel, à Constantine, au lendemain de la parution des photos des deux présumés coupables sur un quotidien arabophone n'ont rien découvert au sujet de l'origine de l'envoi des photos en question? Tout le monde est en attente du mois de juin, un mois généralement adopté par la DGSN pour opérer des promotions et autres mutations par mesure disciplinaire, pouvant être accompagnées de dégradation.