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Marché du véhicule : L'automobile française championne d'Afrique du Nord

par Moncef Wafi

L'avenir des constructeurs automobiles français est certainement du côté de la rive sud de la Méditerranée, si l'on croit les chiffres de PSA Peugeot Citroën, premier constructeur français, implanté dans les pays du Maghreb, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. En 2012, un total de 623.000 véhicules ont été immatriculés dans ces pays et le million d'unités est projeté pour 2020. Ces marchés traditionnels devraient connaître une forte croissance, dans les années à venir, avec, à leur tête l'Algérie avec 568.600 véhicules importés, l'an dernier, soit un bond de 46% par rapport à 2011, ce qui fait d'elle, le deuxième plus gros marché du continent, derrière l'Afrique du Sud. En effet, les Algériens ont importé pour un peu plus de 3 milliards de dollars de voitures, durant les 6 premiers mois de l'année en cours. Presque 50% de plus par rapport à la même période, en 2011, soit 263.787 véhicules contre 176.901 unités selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes, le Cnis. En 2010, l'Algérie avait importé 132.351 voitures de janvier à juin. La facture des importations des véhicules a aussi augmenté de 48,15%, passant de 157,16 milliards de DA, au 1er semestre 2011 à 233,55 milliards de DA, au même semestre 2012. Cette place sur le podium s'explique par un meilleur PIB par habitant et le prix du carburant qui reste le plus bas dans la région.

L'accès au crédit pour les professionnels, souhaitant acheter un véhicule utilitaire, vient compenser l'interdiction du crédit automobile, instauré depuis 2009. Une interdiction justifiée alors par Karim Djoudi, le ministre des Finances qui rappellera qu'en 2006, l'importation de biens de consommation avait coûté 20 milliards de dollars, en 2007, ce sont 7 milliards de plus alors qu'en en 2008, ce sont 39 milliards qui ont été dépensés, consacrés aux biens d'importation. Ce marché maghrébin est d'autant plus important pour les constructeurs français qu'il est considéré, par beaucoup de spécialistes, comme la porte d'entrée vers l'Afrique et une partie du Moyen-Orient pour aussi compenser la faiblesse du marché européen. Cette domination, toute française, est également expliquée par le caractère traditionnel des relations bilatérales, la proximité géographique ainsi que par la langue. La part de marché de Renault, avec sa marque «Dacia», était ainsi de 26%, à fin avril, en Algérie, et celle de PSA de près de 24%, dont 20% pour Peugeot. Pour les chiffres des 6 premiers mois de 2012, les voitures françaises occupaient la 1re place des importations. Renault, avec une hausse de 59,41 %, arrive en tête avec 63.221 véhicules vendus contre 39.659, à la même période en 2011. Peugeot a occupé la 2ème place avec 26.781 unités importées contre 13.635 véhicules. La marque coréenne Hyundai avec 22.842 véhicules complète le podium, enregistrant une hausse de seulement 0,13%, avait précisé le Cnis. Cette croissance du marché se renforcera davantage avec la nouvelle usine Renault qui sera construite près d'Oran, et plus précisément à Oued Tlélat et qui produira, dans un premier temps, 25.000 véhicules destinés au marché algérien. Les premiers coups de pelle pour la réalisation de l'usine Renault-Algérie seront donnés en septembre prochain, alors que la première voiture, quant à elle, sortira de la chaîne, selon les prévisions les plus optimistes, en novembre 2014. La marque au Losange, qui possédait déjà une petite usine au Maroc, près de Casablanca, a renforcé sa présence industrielle avec le site de Tanger, inauguré, début 2012, d'où il exporte déjà vers l'Europe.