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L'OPGI compte saisir la justice : Plus de 1.000 squatters de caves sommés de quitter les lieux

par J. Boukraâ

La crise du logement et l'exode rural ont poussé beaucoup de familles à occuper les parties communes des immeubles. Le moindre espace est détourné. A Oran, la majorité des caves sont squattées. Plus de mille (1.000) familles occupent illicitement les caves d'immeubles à travers la wilaya d'Oran.

L'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) compte saisir la justice pour déloger les habitants qui se trouvent dans une situation irrégulière. Des mises en demeure ont été adressées aux occupants illicites pour évacuer les lieux avant de les traduire en justice. Dépourvues du strict minimum des conditions de vie requises, pas d'aération, cohabitation avec les collecteurs de toutes sortes, taux d'humidité surélevé, odeurs nauséabondes des circuits d'assainissement, mitoyenneté avec les rats et autres insectes de tous genres, caves, terrasses et buanderies n'ont pas été épargnées. La majorité des caves sont réparties sur les quartiers de Yaghmoracen, USTO et Es-Seddikia.

Nourries par l'espoir d'avoir un logement social, certaines familles n'hésitent pas à débourser de grandes sommes pour acheter une cave ou une pièce sur une terrasse. Cette situation a fait que ces habitations illicites sont devenues l'objet d'un commerce juteux. Certains des indus occupants ont réussi à installer des compteurs d'eau et même d'électricité. L'OPGI a mis en place une commission spéciale qui s'est assignée les missions de recensement avec exactitude des biens détournés par des tierces personnes. Ce phénomène a pris de l´ampleur à la faveur de la loi de l'omerta observée par les riverains. Il y aussi une complicité des occupants des immeubles. Les occupants des caves ont des pétitions signées par les locataires des immeubles et légalisées auprès des services de la commune dont ils se prévalent comme autorisations et justificatifs de leur présence dans ces lieux. Signalons, par ailleurs, que 1.152 infractions liées à des agressions contre l'environnement et l'urbanisme ont été recensées en 2012. Sur les 1.152 infractions, 987 sont liées à l'urbanisme. Il s'agit des constructions illicites, d'occupation illégale du sol ou d'aménagement ou transformation d'immeuble à usage d'habitation ou commercial. La brigade de la police de l'urbanisme et de l'environnement lutte contre ces infractions. Ses éléments interviennent sur le terrain à leur initiative, en collaboration avec les autorités locales territorialement compétentes ou sur requête des citoyens, constatent les infractions et informent, suivant les cas, les services techniques des APC, la wilaya ou la justice qui sont habilités à prendre les décisions qui s'imposent.