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Sit-in des expropriés d'El Menia

par A. Mallem

Le projet d'aménagement du quartier d'El-Ménéa, qui s'étendra sur une vingtaine d'hectares, en débordant sur des propriétés familiales, soulève actuellement, l'opposition des familles touchées dont les terres ont, par ailleurs subi, en 1982, un transfert de propriété et intégrées au périmètre urbain de la commune de Constantine. Affirmant qu'aucun responsable n'a voulu les recevoir pour discuter du dossier, notamment de la réévaluation du tarif d'indemnisation, les représentants de la cinquantaine de familles concernées, totalisant 500 héritiers environ, ont tenu, hier matin, devant le cabinet du wali, un sit-in, en demandant à être reçus par le premier responsable de la wilaya. Les protestataires, une douzaine de personnes, représentant ces familles qui ont été expropriées, sans aucune décision administrative, «l'administration ayant établi uniquement une décision de transfert de propriété», affirment les ayants droit, ont ensuite expliqué, dans le détail, la problématique posée par l'expropriation, en contestant celle-ci, parce que, selon eux, elle n'a pas été faite suivant la procédure réglementaire. Ils ont, donc, voulu rencontrer le wali «pour avoir des réponses sur trois questions essentielles : une indemnisation juste et équitable au mètre carré suivant le prix pratiqué sur le marché et non pas le tarif ridicule proposé par l'Agence foncière de 180 DA le mètre carré. Ensuite demander quelle est l'autorité, parmi celles en charge du projet d'El Menia, qui doit leur délimiter les 12 ha expropriés des parcelles. La troisième question concerne ce qu'on appelle «les besoins familiaux» prévus par la loi sur l'expropriation pour cause d'intérêt public, en demandant à ce que des logements réalisés dans le cadre du projet soient réservés aux familles qui ont été expropriées.

M. Labani Kamel, représentant de l'une des familles touchées, précise qu'il n'y a pas eu vente par les familles propriétaires des 12 ha expropriés et que ces dernières ne s'opposent pas à l'expropriation proprement dite, mais à la façon dont elle a été menée, a expliqué que les héritiers de ces terres sont lésés et ne veulent pas se taire. « Nous avons constaté que dans notre cas, la notion d'intérêt public a été dépassée, puisque l'Agence foncière a pris nos terres à la commune pour 180 DA le mètre carré pour le revendre à près de 15 millions de centimes. Par retenue, nous ne voulons pas parler d'escroquerie, mais disons qu'il s'agit d'une opération commerciale et la loi qui s'applique ici est celle du code du commerce. Malheureusement, les responsables concernés n'ont jamais voulu nous recevoir pour discuter de ce dossier complexe et c'est pourquoi nous sommes venus voir le wali». Ce dernier étant absent, ils ont demandé à être reçus par le secrétaire général de la wilaya. Malheureusement pour eux, ils ont dû attendre jusqu'à 11h sans être reçus par personne. Ils ont donc décidé de revenir lundi prochain.